« On est ressortis inquiets, on sent bien qu'Emmanuel Macron est en train de retourner sa veste », a dit à l'AFP Thomas Gibert, porte-parole du troisième syndicat agricole, au terme d'une heure de rendez-vous.
L'ensemble des syndicats agricoles français en appellent au président pour qu'il bloque ce traité de libre-échange, contre lequel il s'était précédemment prononcé avant de garder le silence depuis que Bruxelles a présenté début septembre des « clauses de sauvegarde renforcées » pour emporter l'adhésion de Paris.
Selon M. Gibert, « il y a une stratégie pour nous faire avaler la pilule : on dit qu'on refuse de signer l'accord en l'état, on cherche à grappiller des clauses de sauvegarde, ou des clauses miroir sur quelques produits (pour des normes identiques, NDLR)... Mais cela ne changera en rien l'importation de quotas » de produits latino-américains.
Les agriculteurs dénoncent en particulier l'importation attendue dans l'UE de quotas de viande bovine à droits de douane réduits de nature à « déstabiliser » une filière européenne qui souffre déjà.
Avec l'accord Mercosur, que la Commission européenne voudrait voir ratifier par les Etats d'ici décembre, « on signe la délocalisation de la filière bovine » en Amérique latine, a commenté M. Gibert.
A l'Elysée, les représentants de la Confédération paysanne ont également évoqué le sujet de la dermatose nodulaire (DNC) des bovins, qui s'étend en France. Le syndicat conteste la stratégie gouvernementale d'abattage total des foyers infectés.
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