
Le syndicat attend un virage politique fort pour une PAC 2023-2027 ambitieuse en faveur de la transition agroécologique et des actifs agricoles.
La Confédération Paysanne annonce une semaine de mobilisation du 12 au 14 avril dans les grandes villes de France (Lyon, Rennes, Limoges, Strasbourg) pour affirmer sa vision de la nouvelle PAC en préparation. C’est aussi la réponse aux dernières manifestations de la FNSEA. Car la position du syndicat minoritaire est radicalement à l’opposé des revendications des céréaliers entendues il y a quelques jours. La Conf’ milite pour une PAC de rupture avec priorité à l’architecture sociale et environnementale. « Nous avons là une vraie opportunité pour changer les pratiques agricoles et rendre nos fermes plus résilientes. Assez d’une PAC tiroir-caisse dont les grandes cultures sont les gros bénéficiaires », insiste Nicolas Girod, porte-parole.
Un soutien spécifique aux petites exploitations
Sur la question sociale, le budget des aides découplées du premier pilier est dans le collimateur. Le syndicat demande donc :
*Un paiement redistributif de 20% et centré sur les 52 premier ha (et non 63 ha), accompagné d’une majoration sur les 34 premiers ha pour tous les nouveaux installés.
*Rappelant que 11% des petites exploitations touchent moins de 1250 € du premier pilier, la Conf’demande un soutien spécifique à ces structures d’un montant minimum de 5000 €/an.
*Elle souhaite aussi une convergence totale et progressive ainsi qu’un plafonnement et une dégressivité des aides.
Des éco-régimes ambitieux
Sur le volet environnemental, la Confédération Paysanne veut saisir l’opportunité d’éco-régimes ambitieux « pour encourager tous les agriculteurs à modifier leurs pratiques ». Sa proposition est que la porte d’entrée aux éco-régimes soient les pratiques agricoles favorables à l’environnement, suivie d’un premier bonus pour les mesures de préservation de la biodiversité et d’un second pour les surfaces en agrobiologie. « Mais rien pour le label HVE qui présente trop de lacunes. »
Des aides bovines à l’UGB sans déshabiller les allaitants
Dans la négociation actuelle du PSN, les propositions de la DGPE au ministère sur les aides couplées sont un gros sujet de crispations.
La Confédération Paysanne qui souhaite préserver l’enveloppe maximum approuve l’idée d’une aide bovine à l’UGB (limitée à 1,4 UGB/ha) qui favoriserait l’engraissement. Mais le ratio avancé, 1/1,3 en faveur de la prime vache allaitante versus la prime à la vache laitière, apparaît encore trop déséquilibré pour les éleveurs de bovins viande.
*Rien à dire non plus sur la revalorisation des aides aux protéines végétales : « A condition qu’elles soient orientées sur l’élevage. Hors de question de prendre sur les aides animales pour financer les polyculteurs. Ils auront les éco-régimes pour cela. »
Dans un budget contraint, la Confédération Paysanne identifie les paiements de base actuels comme une source de crédits pour financer ses propositions. « Le ministre fera-t-il les choix politiques nécessaires ? » interroge Nicolas Girod.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
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