
Le pâturage reste la meilleure période pour réduire le coût d’alimentation d'un élevage bovin. Une mise à l’herbe mal préparée et mal gérée peut faire courir des risques pour les vaches laitières (coliques, tétanies d'herbage, parasitisme, mortalité embryonnaire,...). Voici quelques règles à suivre pour une mise à l’herbe réussie.
Prévoir les surfaces à pâturer
Le mieux est de prévoir les parcelles les plus saines et les plus portantes, pour la mise à l’herbe. Les autres pourront être fauchées un peu plus tard. Les jeunes prairies sont généralement plus sensibles au piétinement. Surveiller les animaux, et s'il le faut, conforter les accès aux parcelles en évitant les ornières et les trous.
Les surfaces à prévoir par vache seront adaptées à la région et à la vitesse de pousse de l’herbe : s’assurer d’une possibilité d’ensilage de certaines parcelles si l’herbe pousse plus vite, ou au contraire de bascule de parcelles destinées à l’ensilage vers la pâture si l’herbe ne pousse pas assez vite.
Anticiper la pousse de l’herbe
Le déprimage des prairies, ou « pré-pâturage », généralement durant le mois de mars, va permettre de nettoyer les prairies, faire taller les graminées et donner de la lumière aux trèfles. Pour cela, la hauteur de sortie doit être la plus rase possible (4 à 5 cm) et ne pas laisser de refus. Le déprimage précoce des paddocks permet d’anticiper la pousse et la gestion de l’herbe afin d’éviter d’être submergé par la pousse du mois de mai.
Pour les systèmes les plus pâturants, l’idéal est de tenir un planning de pâturage tournant à jour afin de valoriser le maximum d’herbe.
Adapter la date du premier apport d’azote
Arvalis-Intstitut du végétal a mis en ligne un outil gratuit pour prévoir la date optimale du premier apport d’azote sur prairie en fonction des données météo. A la sortie de l'hiver, le premier apport d’azote doit être apporté au bon moment :
- Ni trop tôt : au risque de perdre cet azote par volatilisation ou lessivage,
- Ni trop tard : le sol étant froid pour libérer de l’azote, les racines peu développées pour explorer le sol, l’azote doit être disponible à portée de racine pour permettre une croissance rapide des jeunes plantes.
Une transition alimentaire progressive
Les animaux vont généralement passer d’une ration hivernale riche en amidon à une ration pâture riche en cellulose, sucres et azote. Il faut entre trois et cinq semaines pour que la flore du rumen s’adapte à ce nouveau régime. La mise à l’herbe doit donc être très progressive, entre trois semaines minimum et deux semaines en cas de mise à l’herbe précoce.
- Sortir les animaux d’abord 2 à 3h par jour, de préférence l’après-midi et le rumen rempli pendant la première semaine,
- Augmenter ensuite progressivement le temps à l’extérieur,
- Mettre du foin ou de la paille à disposition dans les pâtures,
- Diminuer progressivement les concentrés azotés au fur et à mesure que la consommation d’herbe augmente,
- La jeune herbe est pauvre en oligoéléments tels que sel, magnésium, sélénium, iode : apporter donc des minéraux où des blocs « spécial mise à l’herbe » adaptés.
Attention à la tétanie d’herbage
L'herbe jeune est riche en eau, en azote soluble et en potassium mais pauvre en cellulose, en sodium et... en magnésium.
De plus, ce magnésium est mal absorbé par les bovins en début de pâturage (stress, accélération du transit) et quand les conditions météorologiques sont mauvaises : pluie, froid. Hors, le magnésium est un régulateur majeur de l’activité neuromusculaire.
Les bovins en manque de magnésium, peuvent donc présenter des signes de tétanie d’herbage : agitation, tremblements musculaires, hypersensibilité, démarche titubante ou encore convulsions.
Des mesures préventives vont limiter les risques de tétanie d’herbage :
- Eviter les apports d’engrais azotés en quantité trop forte avant la mise à l’herbe,
- Eviter les graminées riches en azote,
- Complémenter les animaux en magnésium,
- Amener des fibres : foin, paille
Gérer le parasitisme
Les Strongles :
Strongles digestifs :
Pâtures infestées -> larves -> contamination-> développement dans le tube digestif du bovin -> rejet d’œufs dans les bouses -> larves infestantes.
Strongles pulmonaires :
Pâtures infestées -> larves -> contamination-> rejet des larves dans les bouses
Pour les jeunes animaux, l’objectif est de développer progressivement leur immunité vis-à-vis des parasites.
- Réaliser la première mise à l’herbe sur des pâtures saines,
- Traiter en cours de pâture, ou poser à la mise à l’herbe des bolus à libération séquentielle pour contrôler le niveau de l’infestation, sans l’annuler complètement.
Pour les génisses de 2e année ou les adultes : limiter les traitements aux périodes d’infestation critiques, ou en cas de symptômes visibles : diarrhées, toux.
Grande douve et paramphistomes :
Le grande douve et les paramphistomes nécessitent pour leur cycle évolutif un même hôte intermédiaire : la limnée.
Les moyens de lutte passent avant tout par l'assèchement des zones boueuses et la limitation de l’accès des animaux aux zones humides.
Le diagnostic de contamination des animaux peut être fait par sérologie (prise de sang) ou coproscopie (recherche des œufs des parasites dans les bouses).
Les traitements doivent être définis avec votre vétérinaire.
Surveiller la reproduction
Surveiller le comportement des animaux ainsi que le taux d'urée dans le lait (qui peut monter à 380 g/l au printemps) et adapter la complémentation. Une herbe jeune et riche en azote peut entraîner des problèmes de reproduction si la transition entre ration d’hiver et ration de pâture est trop brutale, notamment liés à des phénomènes de mortalité embryonaire due à l’excès d’azote. Les conséquences sont des retours précoces en chaleurs et des avortements.
Attention à l’enterotoxémie
Provoquée par des toxines produites par les clostridies qui se développent dans l’appareil digestif, elle se manifeste plutôt chez les jeunes bovins par une mort subite des animaux.
Une mauvaise transition alimentaire au moment de la mise à l'herbe est le risque le plus important de survenue de la maladie.
Surveiller l’état des mamelles
Froid et humidité peuvent provoquer des gerçures sur les trayons. Il faut alors utiliser un produit de trempage à effet cosmétique pour soigner et protéger les trayons. Attention également à l’état de propreté des trayons avec un risque accru de contamination butyrique si les mamelles sont sales.
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