Pour installer correctement une prairie dans le temps, mieux vaut miser sur un semis de plusieurs espèces fourragères dans un maximum de six espèces et huit variétés. L'idéal est de semer à 1,5 cm de profondeur, pas plus. L'Association française pour la production fourragère (Afpf) vient d'éditer un guide pour bien choisir ses mélanges de semences.
L’implantation d’une prairie de longue durée demande une réflexion plus élaborée et une préparation de semis plus précise que celle d’une prairie de courte durée basée le plus souvent sur le ray-grass, espèce particulièrement facile à réussir. En semant une composition pluri-espèces de longue durée, l'objectif est que celle-ci dure au moins trois ans, et que toutes les espèces présentes dans le sac de semences aient une bonne chance de contribuer à la future prairie.
pas plus de six espèces
Eviter des mélanges trop complexes : six espèces pour huit variétés en tout, semble un maximum dans le mélange.
En mettre plus apporte peut être une satisfaction intellectuelle, mais sur le terrain, on observe que la concurrence entre les espèces fait qu’un petit nombre seulement s’exprime vraiment. Les espèces les moins rapides et les moins agressives risquent au mieux de faire de la figuration, au pire de renchérir seulement le prix d’achat du sac.
Pour le choix des variétés prairiales : plus d’informations techniques sur le site Herbe-Book.org
Comme en génétique animale, il y a tout intérêt à choisir les variétés de semences les plus adaptées et les meilleures pour l’utilisation recherchée. Toutes les informations sur le pedigree et les performances des semences prairiales sont rassemblées dans le catalogue français d’inscription des variétés. C’est le seul qui offre une quantité importante de critères de choix (le catalogue européen, a contrario, n’est qu’une liste réglementaire sans appréciation de performances).
Le catalogue français vient de s’enrichir de nouvelles mesures très intéressantes pour les inscriptions récentes de certaines espèces : ray-grass anglais, dactyle, fétuque élevée, luzerne :
· La teneur en protéines
· La valeur UFL
· La teneur en sucres solubles
Elles s’ajoutent à la liste déjà longue de critères agronomiques (rendement, résistance aux maladies, dates de démarrage et d’épiaison, remontaison, etc…).
De même, le-calculateur.herbe-actifs.org permet de convertir les quantités de semences apportées exprimées en kg en peuplement potentiel de chaque espèce dans la prairie, afin par exemple d’être éligible aux aides Pac pour les prairies riches en légumineuses (supérieur ou égal à 50 % du nombre de graines semées).
30 kg/ha maximum
Au semis, ne pas dépasser la dose de 30 kg/ha de mélange de graines afin que chaque variété puisse s’exprimer. Le premier facteur de réussite d’un semis d’herbe est la qualité de préparation du sol. Une dose de semis élevée ne remplace pas une bonne préparation du sol !
Les semis de ray-grass diploïdes à 20 kg/ha apportent 1 000 graines par m², et c’est largement suffisant ; certains éleveurs réduisent avec succès la dose à 15 kg/ha, voire moins.
Une luzerne pure, à 30 kg/ha, ce serait près de 2 000 graines/m², presque deux fois trop.
Quant à un trèfle blanc, il lui suffirait de 6 kg/ha, semé en pur, pour atteindre les 1 000 graines/m².
Dans les mélanges à grosses graines à base de ray-grass, fétuques, dactyle, trèfle violet, luzerne, une dose de 30 kg/ha apporte plus de 1 500 graines par m² ! Ceci permet de compenser quelques graines perdues sur des cailloux !…
Si 1 500 graines/m² ne suffisent pas à assurer une bonne levée, c’est que le problème vient d’ailleurs. Augmenter la densité de semis revient à favoriser les plus rapides à lever, les plus lentes auront trop de concurrence pour percer. Combiner à la fois un semis trop dense et un nombre trop élevé de composantes dans le mélange, ne laisse vraiment pas beaucoup de chances aux espèces mineures.
1,5 cm la profondeur idéale
La profondeur réelle du semis est capitale, et fait le tri dans les différentes espèces. L’idéal est 1.5 cm, sinon, à la volée, et toutes les espèces ont les meilleures chances de lever. Avec une profondeur de plus de 3 cm, des espèces lentes comme la fléole ou le pâturin des prés n’ont qu'une chance sur trois de lever, le dactyle trois chances sur quatre, alors que le ray-grass n’a aucun problème… A 5 cm, il n’y a plus que les ray-grass et quelques fétuques pour lever…
En associant des espèces dont la rapidité de levée est très différente, il faut soigner particulièrement le lit de semences (tassé et fin en surface) et réglez au mieux la profondeur de semis.
Au moment du semis, attention au dé-mélange par la gravité (les variétés à petites graines descendent au fond du semoir). Le semoir ne doit être chargé qu’une fois arrivé au champ, et les graines mélangées régulièrement.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026