C. Tenier, Biomin : « L’idéal est d’analyser au moment de l’ensilage »

C. Tenier, Biomin : « L’idéal est d’analyser au moment de l’ensilage »

Les mycotoxines de champs comme les trichothécènes et la zéaralénone sont régulièrement présentes dans les maïs fourrage, avec des conséquences pour les ruminants. Christian Tenier est directeur de Biomin France, une entreprise spécialisée dans la recherche sur la microflore digestive et les produits anti-mycotoxines. Il explique quels sont les effets subcliniques des mycotoxines et comment limiter leur impact sur les vaches laitières.

https://www.dailymotion.com/video/x91qnxc

Cliquez pour voir l'interview de Christian Tenier (Biomin)

Rarement soupçonnées en premier lieu, les mycotoxines peuvent avoir des effets néfastes sur les performances des ruminants : chute de production, baisse d’immunité, de fertilité, boiteries, diarrhées,... « Il n’est pas rare, qu’un troupeau perdre 3 ou 4 kilos de lait par vache après l’ouverture d’un nouveau silo de maïs contaminé en mycotoxines », fait remarquer Christian Tenier, directeur de Biomin France.

Humidité à la floraison

Les mycotoxines, sont des toxines produites par des champignons. « La majorité de ces toxines apparaissent aux champs (zéaralénone, trichothécène A et B, fumonisine, fusariotoxine…) et non durant le stockage en silo. Des conditions de cultures stressantes pour la plante, comme un excès d’humidité à la floraison, favorisent la production de mycotoxines, de même que les pratiques culturales simplifiées et la manque de rotations. »

Les ensilages de maïs plante entière sont régulièrement multicontaminés par plusieurs mycotoxines à la fois. En cas de suspicion d'un risque mycotoxines sur la culture, Christian Tenier préconise de faire une analyse au moment de l’ensilage en prélevant des échantillons de maïs dans chaque remorque. Une analyse coûte environ 160 euros pour une quarantaine de toxines différentes.

Capter ou biotransformer

Il existe deux stratégies pour lutter contre les mycotoxines. La première consiste à utiliser des capteurs-fixateurs qui vont se lier avec certaines mycotoxines par polarité électrique. Il s’agit principalement des argiles, des parois de levure et des charbons actifs qui vont capter les toxines puis seront évacués par les bouses. Si ces capteurs fonctionnent bien pour les aflatoxines et les alcaloïdes d'ergot, ils se révèlent peu efficaces sur les autres molécules.

Biomin a reçu un agrément favorable de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) pour avoir créé un procéder de désactivation enzymatique de la toxine, qui consiste à utiliser une enzyme produite par une bactérie. L’enzyme va transformer la structure de la molécule et éliminer ainsi sa toxicité pour l’organisme.

Capteur de mycotoxinesLes aflatoxines sont les plus faciles à capter avec des argiles, des parois de levure ou du charbon actif. (©Biomin) Transformation enzymatique des mycotoxinesBiotransformation enzymatique des trichothécènes. Le forme détoxifiée n'a plus d'impact sur la santé de l'animal. (©Biomin)

En cas d’utilisation d’une solution « anti-mycotoxine », il faut vérifier que le produit contient à la fois des capteurs-fixateurs de mycotoxines ainsi qu’un procédé de biotransformation. Car les capteurs seuls ne protègent pas le troupeau contre les mycotoxines les plus courantes.

Pour tout savoir sur le maïs ensilage, cliquez sur :

Maïs ensilage - Quelques pistes pour réussir une ration de qualité

 

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...