2 250 vaches laitières hautes productrices à la ferme Gut Hohen Luckow

Pour marquer son 25e anniversaire, le congrès European Dairy Farmers (EDF : www.dairyfarmer.net ) de cette année a eu lieu cet été à Rostock, dans le nord de Allemagne. A cette occasion, les agriculteurs allemands EDF ont ouvert les portes de leurs exploitations aux éleveurs venus de toute l’Europe, pour discuter des développements et des défis des exploitations. Gut Hohen Luckow est l’une de ces exploitations du nord-est de l’Allemagne .

Ancienne ferme d’état

La ferme existe depuis plus de 600 ans avec plus de 1.000 ha de terres. En 1945, la ferme est devenue un domaine d’Etat, avec 265 employés s’occupant des bovins, des porcs, des moutons et des chevaux sur 2.400 ha de terres. En 1994, la ferme redevient une propriété privée, avec 300 vaches, 600 ha et 40 employés.

Étape par étape, la ferme a été agrandie et modernisée. Aujourd’hui, l’exploitation compte 2 250 vaches à 10 500 kg de lait/vache/an), ainsi que 1 500 jeunes animaux, 2 000 ha (principalement du blé, de l’orge, et 735 ha de fourrages) et 65 employés.

Une aventure en équipe

L’exploitation est gérée par un couple de managers qui ne sont pas les propriétaires. Au total, 65 employés y travaillent dont 34 sur l’atelier vaches laitières :

• Trois équipes de deux personnes sont en charge de la traite (une salle de traite 2x20 et une salle de traite 2x12). 88 % des vaches sont traites deux fois par jour et 12 % sont traites trois fois par jour.
• Trois salariés (une personne à la fois) s’occupent de pousser les vaches et de nettoyer les logettes.
• Deux personnes soignent les veaux tous les jours.
• Les autres salariés (23) s’occupent du parage (5 jours par semaine), des vêlages et des fraîches vêlées, des inséminations, des diagnostics de gestation etc…

Les 30 autres salariés sont en charge des terres, du biogaz, de la maintenance, de l’entretien des parcs et des bâtiments, ainsi que de l’accueil.

La ferme est au cœur du village et est un acteur économique majeur dans ce secteur. Elle dispose même d’une garderie pour les enfants des salariés. L’épanouissement et la pérennité des salariés sont des priorités de l’exploitation.

Le coût des salariés revient à environ 16 euros par heure. La productivité du travail sur cette exploitation est de 32 heures par vache.

biogaz et éoliennes

La ferme a construit une usine de biogaz de 390 kW en 2011 qui utilise 120 à 130 m³ de lisier et de 4 à 5 tonnes de mauvais ensilage de maïs pour produire 3 millions de kWh d'électricité (le double de leur propre consommation). La partie du lisier restant en suspension passe par un séparateur de phase avant d'entrer dans le digesteur. La phase solide est ensuite utilisée comme matériau de litière pour les logettes creuses des vaches laitières.

La construction de 14 éoliennes de 3,4 MW contribue en outre à la production d'énergie.

productivité et longévité

L’exploitation est attentive à la santé et la longévité de ses vaches. L’âge moyen du troupeau est de cinq ans et certaines vaches dépassent les 100 000 kilos de lait au cours de leur carrière.

• En moyenne 10 520 kg de lait produit par vache et par an ;
• 3.51 % matière grasse ;
• 3.12 % protéines ;
• Age moyen des vaches : 5 ans ;
• Taux de renouvellement : 32 % ;
• Lait produit par vie : 35 616 kg par vache.

Aujourd'hui, les vaches sont réparties dans trois bâtiments différents en fonction de leur stade de lactation. Le premier vêlage a lieu à environ 23 mois. L’intervalle vêlage-vêlage est de 388 jours en moyenne. Un bâtiment regroupe toutes les vaches taries et les vaches prêtes à vêler.

Les veaux naissent dans un bâtiment spécifique et restent sous haute surveillance les 16-18 premières heures (désinfection du nombril, colostrum…) puis ils passent 14 jours en cases individuelles. Le lait des veaux est pasteurisé pendant une semaine. Ils sont nourris en deux repas de 4 litres par jour. Après deux semaines, ils rejoignent les cases collectives qui regroupent 10 veaux.

Les vaches sont nourries deux fois par jour en ration totale mélangée. Les refus vont aux génisses.

A l’avenir, les managers souhaitent améliorer toujours plus le confort des animaux et le bien-être de leurs salariés. Des projets tels qu’une nouvelle salle de traite sont à l’étude dans ce but.