A u Space de Rennes, les éleveurs de troupeau normand avaient le sourire. Leurs vaches de réforme et leurs bœufs sont vendus au-delà des 5 € le kilo de carcasse. Ce niveau de prix est conforté de 5 à 15 centimes d’euros s’ils sont commercialisés dans une filière de valorisation de la viande. « Notre volonté d’inscrire la race normande dans une dynamique de filière porte ses fruits », se réjouit Pascal Orvain, président de l’organisme de sélection en race normande (OSN). « Dans un contexte de cotations élevées, notre objectif de plus-values de 30 à 35 centimes d’euros est plus difficile à atteindre, ajoute-t-il. Mais nous continuons à maintenir un écart avec le marché. »
Trois démarches pour la viande
Depuis un an, chaque semaine, de 30 à 35 vaches et bœufs issus d’élevage, sous cahier des charges AOP normand, sont vendus dans 33 magasins normands de l’enseigne Leclerc. Parallèlement, l’OSN a franchi, en juillet, la première étape de la reconnaissance sous signe STG (spécialité traditionnelle garantie) de son cahier des charges « bœuf traditionnel de race normande ». Le dossier vient d’être envoyé à Bruxelles en vue d’une homologation européenne. En attendant, depuis 2018, trois distributeurs dits artisanaux commercialisent sous leur marque « Bœuf Normand Herbager » dix bœufs par semaine. Grosdoit (Seine-Maritime), Les Éleveurs de la Charentonne (Orne) et La Chaiseronne (Manche) sont également partie prenante d’une autre initiative de l’OSN : la création du socle commun de filière « La Normande, naturellement bien élevée », sur lequel pourront être greffés des débouchés sous STG, sous Label Rouge (en projet), etc. Le cahier des charges relatiçf à la production intègre notamment la certification HVE niveau 2, validée par les pouvoirs publics en juillet dernier. Elle permettra d’accéder aux marchés publics de la restauration collective. Une soixantaine d’éleveurs sont impliqués. Le cahier des charges de la partie aval est en cours de finalisation (traçabilité). Espérons que ces initiatives contribueront à ralentir le recul de la normande : un petit tiers des effectifs en moins en dix ans.
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