A St-Yrieix La Perche - Un marché contrasté mais néanmoins réussi

Le vent froid s’engouffrait samedi sous la halle du marché de Bourdelas à Saint-Yrieix La Perche. Un sacré contraste thermique avec les jours précédents. L’ambiance de la journée fut à l’image du temps, quelque peu tristounette. En effet, les organisateurs déploraient la baisse du nombre d’animaux. « Cette année, nous comptons 175 animaux au lieu des 225 l’an passé » a reconnu René Faucher, le secrétaire du Comité des Marchés de Bourdelas. « Néanmoins nous avons la qualité, et ça c’est essentiel » rajoute-t-il. Et c’est vrai, les éleveurs croisés dans les allées traduisaient assez unanimement que le moral était « en berne ».

« Le contexte général joue beaucoup » dit l’un d’entre eux. Selon René Faucher, les causes sont multiples. D’abord effectivement la période est à la morosité. Par ailleurs, les concours se multiplient et de ce fait, il y a moins de bêtes. Enfin, les trésoreries sont tendues. Toutefois, reconnait le secrétaire, « les grandes surfaces sont toujours présentes, même si elles ont moins de budget ». Nonobstant, ces mêmes représentants des grandes surfaces ont réclamé davantage d’animaux au présent concours, alors qu’elles avaient annoncé initialement en vouloir peu.

Une qualité au rendez-vous

Les bêtes provenant toutes d’élevages traditionnels du Limousin ou des départements limitrophes, étaient bien réparties entre vaches et génisses. Au final, sur cette première journée qui s’annonçait quelconque, le jury a eu beaucoup de mal à départager les concurrentes tant la qualité était au niveau supérieur.

Georges Restier de la Scea Restier à Saint-Julien le Vendômois (Corrèze) a remporté le Super Grand Prix avec une génisse de 40 mois et de 900 kilos. « C’est la première fois depuis longtemps que je reviens au concours » a reconnu l’exploitant, tout en ne cachant pas « qu’il était très fier de ce premier prix ».

La journée de samedi s’est amorcée sur un tempo beaucoup plus dynamique et positif que la veille. Les acheteurs avaient décidé de valoriser la qualité et de « mettre la main à la poche ». La lauréate du concours est partie à 10.600 € après que les enchères eurent fait l’objet d’une sacrée bataille entre Thierry Borde de CV Plainemaison et Edouard Lesvêque. C’est finalement ce dernier qui remporta l’enchère pour le compte de Carrefour Mérignac (Gironde). Les deux acheteurs, fidèles du concours, sont très engagés dans les ventes. Edouard Lesvêque a acheté même 42 bêtes au total (22 aux enchères et 20 à la barre). La CV Plainemaison a remporté 14 enchères.

Au total, 56 animaux sont passés aux enchères (loin de la centaine qui passe habituellement). Mais la moyenne des prix est plus élevée soit pour les mâles : 2.000 €. Les petites génisses à 3.033 € pour une moyenne poids carcasse de 410 kg. Les génisses lourdes se sont valorisées pour une moyenne de 4.180 € pour un poids moyen carcasse de 485 kg. Quant aux vaches, celles-ci ont trouvé preneur pour une moyenne de 4.275 € pour un poids carcasse moyen de 550 kg.

Au niveau des ventes à la barre du vendredi, elles ont remporté un vif succès avec une moyenne de 1 à 1,50 € au dessus des cours pratiqués en ferme.

Finalement, « la relative rareté a fait monter les prix » a reconnu René Faucher. Si bien que tous les organisateurs s’en trouvaient satisfaits après le stress de la veille.

Ce 59e concours ne fut donc pas exceptionnel mais la qualité des animaux, reconnue unanimement, en fit finalement un concours réussi.