Les protéagineux en remplacement du tourteau de soja

Le pois est moins riche en protéines. Comptez 2,6 kg de pois pour 1 kg de soja. (©@adri_montef)
Le pois est moins riche en protéines. Comptez 2,6 kg de pois pour 1 kg de soja. (©@adri_montef)

Pour atteindre son but d’une plus grande autonomie protéique, le programme Cap’Protéines explore plusieurs pistes. Lors du Space, a été présentée l’une d’entre elles, le remplacement des tourteaux de soja par des ressources locales.

« En France, l’autonomie alimentaire moyenne est de 98 % pour les fourrages mais seulement de 18 % pour les concentrés », chiffre Raphaël Boré, de l’Institut de l'élevage. Si on peut gagner de l’autonomie protéique en optimisant la production et la valorisation des fourrages riches en protéines, une autre piste explorée est de remplacer le soja par d’autres protéagineux.

Féverole, pois, lupin

Les protéagineux peuvent être apportés sous forme de graines crues, broyées ou aplaties. On peut distribuer de la féverole. Des essais sur la ferme des Trinottières (49) montrent qu’en remplaçant 1 kg de tourteaux de colza par 2,5 kg de féverole, les performances laitières sont identiques.

Le pois est moins riche en protéines. Son incorporation, à raison de 2,6 kg de pois à la place de 1 kg de soja, fait un peu baisser en lait et monter en TB. « Le pois est aussi plus riche en amidon, prévient Raphaël Boré. Il faudra veiller à bien équilibrer la ration sur ce critère aussi. »

Le lupin est la graine qui se rapproche le plus du tourteau de soja. 1 kg de soja peut être remplacé par 1,6 kg de lupin, pour une production laitière similaire, en quantité et en qualité.

Toaster les graines protéagineuses

Pour améliorer leur digestibilité, les graines de protéagineux doivent être broyées ou aplaties. On peut aussi les toaster. « Une cuisson courte à haute température détruit les facteurs anti-nutritionnels, explique Denis Chapuis, de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Ça allonge aussi la durée de conservation. »

Les analyses montrent une augmentation de la teneur en PDI par le toastage. « Mais ça ne s’est pas traduit dans les performances », reconnait Denis Chapuis. Le toastage a fait passer des graines de féverole de 112 g de PDI à 154 g. Pour autant, lors d’un essai aux Trinotières, la comparaison entre des graines crues et des graines toastées a montré une hausse de 0,4 kg de lait mais une baisse de 0,6 g de protéines/kg lait. « Il semble que le toastage réduise la méthionine assimilable, ce qui pénalise le TP », avance Denis Chapuis.

Le toastage a été testé sur du soja. Si techniquement c’est faisable, le remplacement de tourteaux de soja par des graines toastées n’est pas forcément économiquement intéressant. Ça peut l’être pour ceux qui sont en cahier des charges sans OGM, produisent eux-mêmes du soja ou qui bénéficient d’une très bonne rémunération de la matière grasse, car il faut payer le toastage (50 €/tonne) et investir dans du matériel de stockage. Pour ceux qui cultivent du soja, si le toastage demande du travail supplémentaire, le soja apporte des bénéfices environnementaux comme la diversification de l’assolement et le moindre impact carbone d’une production locale.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
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Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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Maïs fourrage et herbe

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