Éleveur de Parthenaises dans le Maine-et-Loire et président d'Interbev Pays de Loire, Sébastien Valteau explique l'intérêt de réaliser un diagnostic carbone sur son exploitation.
Président d’Interbev Pays de Loire et éleveur dans le Maine-et-Loire (49), Sébastien Valteau, est intervenu, lors d’une conférence de l'Idele au Space, pour souligner l'importance d’entrer dans une démarche de diagnostic carbone. En région Pays de Loire, l’objectif est que 75 % des exploitations en viande bovine s’engagent dans ce sens à horizon 2027. « En collectant des données, cela permet de situer l’élevage sur l’enjeu climat et c'est un vrai atout vis-à-vis de l’aval », explique-t-il.
Sébastien Valteau a lui aussi réalisé un diagnostic Cap’2ER : « J’ai trouvé ça très intéressant de pouvoir positionner ma ferme par rapport à l’enjeu climat. En voulant faire plus, on peut dégrader ses indicateurs, sa performance écologique et on n’est plus en adéquation avec les attentes sociétales. »
Naisseur en race parthenaise et en système bio, Sébastien a pu se comparer aux autres éleveurs naisseurs sur six grands postes d’émission : fermentation entérique, gestion des effluents, fertilisation azotée, carburant et électricité, aliments et engrais. Ses émissions de méthane entérique sont supérieures à la référence : 12,1 kilos équivalent CO2 par kilo de viande vive produite (kg eq.CO2 par kg de PBVV) contre 10,9 en moyenne. En revanche, sur le poste aliments, il se positionne beaucoup mieux.
« Je suis exclusivement naisseur en parthenaise. C'est une race qui n’est pas très précoce, je fais plutôt vêler vers 30-36 mois. Et en plus, je ne réforme pas rapidement les animaux non productifs, ce qui explique une variable d’improductivité plus importante dans mon diagnostic. Mon intervalle vêlage-vêlage se dégrade sur mon exploitation : je suis à 449 jours (il faudrait être à 360-365 jours) mais je veux faire croître mon cheptel pour alimenter l’activité d’engraissement de ma femme, installée à côté », commente l’éleveur.
Niveau alimentation, il recherche l’autonomie, surtout dans son système bio où le coût des concentrés est très important. « J'ai la chance d’avoir une usine de déshydratation à proximité (qui utilise du méthane issu des déchets alimentaires et agroalimentaires), ça me permet de ne pas utiliser de céréales ni de denrées destinées à l'alimentation humaine. Je n’utilise que des fourrages de qualité, déshydratés très jeunes pour réussir à obtenir un concentré suffisamment riche et performant, notamment pour les jeunes veaux. Ce qui explique que la part de concentré est à 0 dans mon élevage. Celle d’herbe dans la ration est en revanche très élevée : 91 % et l’autonomie protéique est très bonne (93 %) ».
Au final, ses émissions s’élèvent à 20,3 kg eq.CO2 par kg de PBVV. « Je cherchais beaucoup de productivité mais finalement, ce n’est pas une bonne stratégie : difficile en travail, difficile pour bien valoriser la prairie, difficile pour bien maîtriser mon cheptel... Avec ce diagnostic, j’ai réfléchi sur la cohérence de mon système avec les enjeux sociétaux. C’est l’enseignement principal que j’en retiens. »
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