La famille Meiners envisage de doubler son troupeau de 640 vaches

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Dorothée et Eckhard Meiners ont acheté une ferme coopérative d’Allemagne de l’Est de 170 vaches après la chute du mur. Aujourd’hui, leurs 22 salariés traient trois fois par jour près de 640 Holsteins à 11 300 kg de lait/VL. Demain, ils ont l’intention d’atteindre 1 400 vaches, voire peut-être davantage.

Bâtiment vaches laitières
Comme souvent en Allemagne, les grandes stabulations sont simples et quasi-identiques : un toit en tôle généralement couvert de panneaux photovoltaïques, des filets latéraux brise-vent roulants, un couloir d'alimentation central et des logettes creuses paille-chaud ou des matelas en système lisier raccordé à une unité de biogaz.  (©Terre-net média)

Pour marquer son 25e anniversaire, le congrès European Dairy Farmers (EDF : www.dairyfarmer.net  de cette année a eu lieu à Rostock, dans le nord de Allemagne, du 24 au 26 juin 2015. A cette occasion, les agriculteurs allemands EDF ont ouvert les portes de leurs exploitations aux éleveurs venus de toute l’Europe, pour discuter des développements et des défis des exploitations. Meiners & Hobel GbR est l’une de ces exploitations du nord-est de l’Allemagne.

900 000 litres en 1991

Eckhard Meiners est originaire de Basse-Saxe. La ferme familiale a été reprise par son plus jeune frère. La chute du mur a été une opportunité pour Eckhard, qui en a profité pour acheter l’ancienne coopérative agricole de Bützow en 1991. Il a commencé avec 170 vaches laitières et 900 000 litres de quota, dans les étables vétustes en stabulation entravée et une ancienne salle de traite dans les champs.

Dorothee et Eckhard Meiners
Dorothée et Eckhard Meiners (©BTPL)

Dès le début, Eckhard et sa femme Dorothée ont commencé à restructurer les vieux bâtiments et à en construire de nouveaux, ainsi que des lagunes à lisier. Ils ont rapidement investi dans une unité de méthanisation de 650 kW, où 8.000 tonnes d'ensilage de maïs et 20 000 m 3 de lisier sont transformés en biogaz chaque année.

croissance laitière de 10 % par an

La croissance du troupeau s’est faite uniquement avec les génisses élevées sur la ferme. Aujourd'hui, l’exploitation compte 700 hectares de terres, 640 vaches laitières, 495 veaux et génisses. Soit une production qui dépasse les 7 millions de litres annuels. « La croissance n'a pas été aussi rapide que dans d'autres fermes mais l’augmentation de cheptel a été régulière », estime Eckhard Meiners qui ne souhaite pas en rester là et agrandit tous les ans son cheptel. Il augmente la production laitière d’environ 10 % par an.

Trois traites par jour

Les vaches produisent en moyenne 11 300 kg/an chacune soit 37 600 kg de lait dans leur vie. Elles sont traites trois fois par jour (2 h 30 du matin, 10 h 30 et 18 h 30) à deux personnes dans une salle de traite 2x20. Un trayeur et une personne qui pousse les vaches et nettoie les logettes et les abreuvoirs. Il y a une deuxième salle de traite pour les vaches malades et fraîches vêlées (2 traites par jour).

La traite est optimisée : le salarié ne fait aucun pas inutile. La procédure d’hygiène est claire. Les lavettes utilisées pour le nettoyage des trayons sont stockées dans des caddies de supermarché : un pour les propres, un pour les sales et le trayeur utilise ses larges poches pour stocker de quoi traire quelques vaches (1 poche pour les propres, 1 poche pour les sales).

La récente salle de traite 2x20
Un seul trayeur suffit dans la récente salle de traite 2x20 TPA et sortie par l'avant. (©BTPL)

Le silo de maïs a beaucoup impressionné les français
Le silo de maïs a beaucoup impressionné les éleveurs français du réseau European Dairy Farmers. (©BTPL)

Les génisses vêlent en moyenne à l’âge de 25 mois. L’intervalle vêlage-vêlage est de 420 jours environ.

Les veaux reçoivent dès la naissance 2 litres de colostrum, à l’aide d’un drenchage si besoin. Ils restent 30 jours dans des cases individuelles. Ils sont nourris au colostrum pour les six premiers repas puis au lait entier (3 repas de 3 litres par jour). Les cases collectives regroupent sept veaux. Les veaux sont anesthésiés pour le brûlage des cornes.

Une aventure en équipe

Pour s'occuper de 1 200 bovins, 700 hectares, du biogaz... la ferme compte 22 salariés. Deux salariés sont dédiés en permanence à la construction et à la maintenance des bâtiments (il y a des constructions tous les ans). Les managers organisent très régulièrement des petits déjeuners à la ferme pour les salariés avec des activités ludiques par équipe. Cela permet de créer une vraie ambiance d’équipe. La productivité du travail est d’environ 61 heures par vache et par an. Le travail salarié coûte environ 12.7 € par heure sur cette exploitation.

L'épouse de M. Eckhard, Dorothée, est vétérinaire. A côté de leurs activités sur la ferme, elle a ouvert dernièrement un cabinet vétérinaire dans un bâtiment de l’exploitation. Deux fois par semaine, Dorothée a deux heures de consultation pour les animaux de compagnie. Sur l’exploitation 7 jours sur 7, elle est responsable des vaches laitières.

Le passage d'une petite ferme familiale à une entreprise avec plus de 20 employés était un grand défi pour la famille. Aujourd'hui, la croissance constante nécessite des adaptations et réflexions permanentes. A l'avenir, ils ont l'intention de construire une nouvelle étable pour les génisses et d'optimiser les anciens bâtiments existants. Ils ont l'intention d'augmenter le nombre de vaches laitières jusqu'à 1 400 vaches dans un premier temps. La poursuite du développement ou une éventuelle diversification sera décidée conjointement avec la prochaine génération car Eckhard et Dorothée ont trois enfants.

Quelques résultats technico-économiques

En €/t de lait

Exploitation Meiners

Moyenne éleveurs EDF

Produits totaux

435

461

         dont produit lait

401

392

Charges totales

375

478

         dont charges opérationnelles

159

196

Bénéfice de l’entreprise (hors DPU)

60

-18

Prix de revient (base de calcul EDF)

337

404

Niches individuelles et taxi-lait
Niches individuelles et taxi-lait (©BTPL)

Les niches à veaux collectives.
Après trois semaines, les veaux rejoignent les niches collectives avec parc couvert. Bien que Dorothée soit vétérinaire, aucun animal n’est vacciné dans cette exploitation. (©BTPL)
 

La brouette à veaux
Astucieux : la brouette à veaux ! (©BTPL)
 

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Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
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