L’arrêté du 8 septembre 2025 mettant fin à l’encadrement du tarif d’achat de l’électricité produite à partir de biogaz sur des installations de moins de 500 kW pose la question de la rentabilité des unités de méthanisation avec cogénération (production de chaleur et d’électricité). Dans ce contexte, pour maintenir l’activité de méthanisation à la ferme, la start-up Sublime Énergie propose une alternative : un procédé breveté de liquéfaction du biogaz à la ferme. « Ce concept est destiné aux nouveaux projets d’exploitations situées hors réseau, avec une production de 150 à 250 kWh, ou aux méthaniseurs existants arrivés en fin de contrat de cogénération », précise Bruno Adhémar, président fondateur de Sublime Énergie.
Le principe consiste à installer à la ferme une unité de prétraitement conçue pour liquéfier le biogaz par compression, en y ajoutant un agent de portage. Le gaz liquide est ensuite collecté pour être transporté vers un centre de raffinement où il sera purifié. Ce process aboutit à la production de biométhane et de bio CO2 liquide. Le premier sera commercialisé auprès des stations GNL existantes. Le niveau de rentabilité des installations dépendra aussi de la valorisation du bio CO2. « Nous n’avons pas encore passé de contrat avec des acheteurs, mais des pistes sont déjà identifiées vers des débouchés comme le chauffage des serres agricoles, l’agroalimentaire (boissons gazeuses, par exemple) ou la production de froid. À l’avenir, de nouveaux usages du CO2 vont se développer comme la chimie verte, et les carburants pour l’aviation. »
Un projet dans les Côtes-d’Armor
Le business model repose sur la création d’un hub, une société de service chargée de la gestion des installations et de l’achat-revente du biogaz collecté auprès de plusieurs exploitations, idéalement dans un rayon de 50 km. Un hub intégrant à son capital Sublime Énergie, des investisseurs locaux, mais aussi ouvert aux agriculteurs. Le modèle est à l’essai depuis trois ans et une première unité de démonstration de production de biogaz liquide sera mise en service dès le premier trimestre 2026 à Plélo (Côtes-d’Armor). En parallèle, un projet est en cours avec une dizaine d’éleveurs de ce département, en vue d’une mise en service en 2028.
Sur ce principe, la société anglaise Bennamann propose un autre modèle de valorisation du biogaz issu de la méthanisation. Il consiste à installer un épurateur mobile de ferme en ferme, ou fixe sur les unités de cogénération, pour produire du biométhane par compression et refroidissement (le bio CO2 est ici rejeté dans l’atmosphère). Dans une logique d’autonomie, ce biométhane pourra être commercialisé ou associé à une station de remplissage pour le matériel de la ferme. D’où le partenariat avec le tractoriste New Holland qui, après avoir développé le premier tracteur 100 % alimenté au méthane, ou GNC (gaz naturel comprimé), annonce un modèle fonctionnant au GNL pour 2026. Une dizaine d’exploitations seraient équipées en Angleterre, pour un investissement de l’ordre de 500 000 €.
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Des tracteurs canadiens à la conquête de la France et de l’Europe
Simon Huet : « Je gagne plus d'argent à être autonome qu'à être en bio »
« 700 000 l dès la première année pour sécuriser l'installation »
Les premières baisses de prix du lait en Europe inquiètent
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Engraisser ou vendre en maigre ? La finition reste rentable malgré la hausse du broutard
« Je vends mes broutards 20 à 25 centimes plus chers grâce aux marchés aux bestiaux »