Mes conseils pour aménager une nurserie

Article réservé aux abonnés.

L’expertise du vétérinaire pour que l’ancien bâtiment réponde aux exigences de bien-être et de santé des jeunes veaux.

À l’occasion d’une visite, un éleveur laitier nous fait part de son projet de transformer un ancien bâtiment en nurserie. Son ancienne étable entravée n’a pas été réhabilitée. Elle est utilisée, avec une dizaine de cases individuelles, pour le démarrage des veaux. Ensuite, ils rejoignent des niches collectives qui encombrent le futur bâtiment de stockage. Je propose à l’éleveur de revenir la semaine suivante avec un collègue aguerri dans la gestion du confort en élevage. Il est indispensable pour tout bâtiment d’élevage de procurer aux animaux une ambiance saine, synonyme de bien-être et de bonne santé. Dans le cas présent, nous devons adopter les paramètres d’ambiance spécifiques au confort des veaux, de la naissance jusqu’au sevrage.

Du confort pour les veaux sans trop de travaux

En pratique, les veaux ont besoin d’une litière propre et sèche (gestion de l’humidité), d’être éloignés des parois froides et des retombées d’air froid, dans un volume d’air adapté (7 m3 par veau de 0 à 3 semaines et 12 m³ jusqu’à 3 mois) en maîtrisant les variations de température, le tout sans courants d’air (vitesse de l’air au contact des veaux inférieure à 0,25 m/s, soit 1 km/h). Le bâtiment, dans sa configuration actuelle, pourra-t-il sans trop de travaux résoudre l’équation posée ? Les veaux de moins de un mois résistent bien au froid malgré une zone de confort thermique qui oscille entre + 5°C (+ 12°C pour les nouveau-nés) et + 25°C. L’isolation déjà existante de la toiture et celle des murs avec un volume général restreint (la hauteur des murs culmine à 2,15 m) sont deux atouts majeurs pour limiter les grandes amplitudes thermiques. De plus, les veaux ne seront pas en contact avec des parois froides. L’adjonction d’une lampe chauffante pour le nouveau-né par temps froid sera d’une grande utilité.

Le remplacement des tôles translucides de la partie supérieure des deux murs sur une hauteur d’environ 60 cm assurera l’éclairage naturel du bâtiment. Pour assurer la ventilation et profiter du couloir d’alimentation du bâtiment d’élevage des élèves jouxtant la future nurserie, l’éleveur souhaite abattre le mur mitoyen. Nous lui déconseillons fortement cette action qui aurait pour principale conséquence de mettre en contact ses jeunes veaux avec de l’air vicié par des animaux plus âgés, ce qui représente un facteur de risque majeur de transmission des germes responsables des pathologies respiratoires. Il faut pourtant mettre en place une ventilation pour donner aux veaux un air sain, sans poussières, sans humidité et sans gaz toxiques.

La ventilation naturelle du bâtiment ne suffira pas

Le bâtiment étant enclavé dans les autres, une ventilation naturelle est hasardeuse, voire impossible. Un système de ventilation dynamique par extraction semble approprié, mais rend nécessaire une isolation parfaite et l’absence de toutes autres entrées d’air parasites à celles mises en place pour assurer le renouvellement de l’air. La réalisation apparaît difficile et coûteuse pour un bâtiment vieux de plus de 35 ans. Une autre solution consiste à pousser l’air hors du bâtiment par toutes les ouvertures existantes, en créant une surpression à l’intérieur. Originale et moins coûteuse, cette solution consiste à installer une gaine perforée suspendue au faîtage et alimentée en air extérieur par un ventilateur. Intéressé, l’éleveur souhaite l’étudier de plus près.

Au final, la réhabilitation de cet ancien bâtiment en nurserie est réalisable à moindres frais. Le volume est adapté, le toit et les murs sont isolés et l’éclairage naturel est assuré. La seule difficulté sera de concevoir un système de ventilation efficace, dynamique, régulé plutôt que « tout ou rien » pour assurer une ventilation minimale lors des basses températures hivernales et maximale en cas de forte chaleur estivale.

Pour aller plus loin :  Jacques Charlery, Conception de la nurserie et bien-être des veaux d’élevage. Bulletin des GTV n°52, fév. 2010.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

« L’IA ne remplace pas notre métier, elle le facilite »

Monitoring

Tapez un ou plusieurs mots-clés...