Les betteraves affichent leur résistance à la sécheresse

Vingt et une variétés de betteraves fourragères ont été évaluées en 2018 sur le rendement et la teneur en matière sèche dans le réseau de l’ADBFM (Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme). Depuis peu, les variétés sont classées selon leur richesse en matière sèche (MS) : très riche, riche et moyennement riche. L’axe de sélection principal est la MS, qui offre des variétés très productives en matière de rendement de MS par hectare. La résistance aux maladies, notamment à la rhizomanie et au rhizoctone brun, est aussi prise en compte.

Rendements entre 14,6 et 18,84 t de MS

Les conditions climatiques de l’année 2018 ont été particulièrement difficiles. Les fortes précipitations du printemps ont retardé les semis d’une quinzaine de jours par rapport aux années précédentes. Mais c’est la longue sécheresse estivale, qui s’est prolongée au début de l’automne, qui aura marqué les cultures. Elle permet de mettre en évidence les capacités de résistance au stress hydrique de la betterave fourragère. Ainsi les vingt et une variétés testées cette année ont produit entre 14,6 et 18,84 t de MS/ha. « Cela s’explique par le progrès génétique et par le fait que lors des années de sécheresse, la teneur en MS des betteraves se concentre. Ainsi les variétés testées cette année présentent, en moyenne, des teneurs en MS supérieures de 1,5 point par rapport à celles de l’année dernière. Ce phénomène permet de préserver le rendement en MS/ha et surtout la qualité de la récolte lors des années sèches », explique Alexandre Carré, de l’ADBFM.

La série moyennement riche en matière sèche regroupe des betteraves « polyvalentes », pouvant être distribuées entières aux animaux ou même pâturées, car elles sont moins dures et la proportion de racine dans le sol est plus faible.

On peut noter cette année le très bon comportement de Lipari (Caussade Semences) qui affiche aussi une belle régularité pluriannuelle. Brunium (Florimond Desprez) présente aussi un bon potentiel, Bangor (DLF Recherche) et Merveille (Semences de France) peuvent être signalées. Le type riche en matière sèche présente des variétés plus productives­ que le précédent et qui se conservent mieux mais elles demandent à être coupées avant d’être distribuées aux vaches. Brise (Florimond Desprez­) affiche le meilleur potentiel de rendement de la série en 2018. Corindon (Semences de France) et Tarine (Florimond Desprez) apparaissent comme des valeurs sûres en matière de régularité.

La série très riche en matière sèche a été nouvellement créée pour des betteraves très productives en MS/ha avec une teneur élevée en sucres solubles (surtout du saccharose) qui impose d’adapter la ration. Godiva (KWS) affiche le record de rendement avec 18,84 t de MS/ha.