
Remplacer sa salle de traite par un ou des robots, c’est bien plus qu’un simple changement d’équipement. C’est toute l’organisation du bâtiment qu’il faut repenser pour faciliter la circulation des vaches et le travail des éleveurs.
Vous envisagez de construire une nouvelle stabulation ou vous voulez réaménager l’existante pour accueillir un ou des robots de traite ? Lors du Space, Bertrand Fagoo, de l’Institut de l’élevage, et Pierrick Eouzan, de la chambre d’agriculture de Bretagne, ont partagé leurs conseils pour qu’animaux et éleveurs fonctionnent bien dans cette nouvelle configuration. « Avant de se lancer dans les plans, il faut prendre le temps de réfléchir à son organisation, à la cohérence de son système », conseille Bertrand Fagoo.
Cette réflexion devra intégrer une part d’évolutivité. Le bâtiment, que vous pensez aujourd’hui, devra pouvoir devenir celui dont vous aurez besoin demain. « Si pour l’instant le bâtiment va accueillir un robot, anticipez la possibilité d’un agrandissement en intégrant un emplacement pour une 2e, voire une 3e stalle, conseille le spécialiste. Posez des réserves pour les canalisations et les passages de câbles. » De même, s’il est judicieux de prévoir une aire paillée pour accueillir les fraîches vêlées et autres vaches à problème, positionnez-la de façon à ce qu’elle puisse être déplacée s’il faut ajouter des logettes.
Confort et fluidité
Pour la bonne fréquentation du robot, les vaches doivent pouvoir y accéder facilement, ce qui passe par des couloirs suffisamment larges, de l’espace autour, un guidage de l’entrée et de la sortie mais pas trop d’obstacles. « Les vaches ne sont des spécialistes ni des labyrinthes, ni du saut d’obstacles, plaisante Pierrick Eouzan. Il faut donc permettre de la fluidité dans leurs déplacements. » Ce qui débute par le bon positionnement du robot, pas dans un cul de sac, visible depuis le reste du bâtiment pour que les vaches gardent un contact visuel avec le troupeau. Ces dernières sont sensibles aux variations de luminosité, celle-ci doit être la même autour du robot que dans le bâtiment.
Comme il y a souvent beaucoup d’animaux regroupés autour du robot, il faut que la ventilation soit suffisante. « Mieux vaut ventiler en grand que brumiser, conseille Bertrand Fagoo. Pour y arriver, ce n’est pas toujours judicieux de mettre le robot à côté de la laiterie. En plus, on sera bloqué pour faire évoluer son installation. » Toutefois, pour préserver la qualité du lait, il ne faudrait pas dépasser les 25 m de canalisation entre le robot et la laiterie. Il faudra donc trouver un juste milieu.
La fluidité des déplacements est valable pour tous les intervenants. Les différents circuits, de l’alimentation, des intervenants extérieurs, de la sortie vers les pâturages, de l’évacuation des déjections, doivent être raisonnés pour ne pas se croiser. « Le laitier, les intervenants extérieurs, ne doivent pas avoir à traverser le bâtiment », rappelle Bertrand Fagoo.
Des attentions particulières
Primipares, animaux malades, certaines vaches ont besoin d’un couchage plus confortable à l’écart du troupeau. Dans le positionnement du robot, il faudra intégrer la possibilité d’avoir à proximité une aire paillée.
L’accès au robot peut être compliqué pour les primipares. Face aux vaches plus habituées, elles vont patienter longtemps, au détriment de leur repos et de la santé de leurs pattes. « Si l’effectif le permet, il faut envisager un lot de primipares avec son propre accès au robot, recommande Bertrand Fagoo. Il faut au minimum qu'une zone de couchage spécifique et des places à l’auge leur soient réservées. » S’il leur faut un accès privatif, les primipares doivent être dans le même bâtiment avant et après vêlage pour limiter le stress.
Du confort aussi pour les éleveurs
Dans cette réflexion sur la réorganisation du bâtiment, « il est important de se projeter dans les différentes actions à réaliser pour prévoir la contention et les jeux de barrières, qui faciliteront le travail », recommande Pierrick Eouzan. Il faut aussi anticiper les gestes et actions qui seront répétées un nombre incalculable de fois pour les rendre moins pénibles : passages d’homme ou passerelle pour ne pas avoir à escalader des barrières, des zones de rangement à proximité.
Attention à bien tout prévoir dans son budget
Et combien ça va me coûter tout ça ? « Pour ne pas avoir de mauvaise surprise, il faut bien chiffrer tous les à-côtés, prévient Pierrick Eouzan : les raccordements à modifier ou à créer, le nouveau compteur électrique nécessaire au robot, les logettes supprimées pour faire de la place qu’il faudra reconstruire, les barrières, les portes de tri, le groupe électrogène, le local technique… ». Pour avoir une idée la plus précise possible du coût, il faut aussi intégrer ceux de fonctionnement, qui sont plus élevés qu’en salle de traite. « Quand on intègre bien tous les coûts annexes, la facture peut doubler par rapport au seul prix du robot », prévient Pierrick Eouzan. Autant le savoir en début de projet.
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