La santé des animaux se joue aussi à l’auge

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Dominantes-dominées. L’accès facile à la ration de l’ensemble du troupeau est un élément fondamental pour le bien-être des dominées et des plus fragiles. Les fractures de côte sur ces dernières sont un grand classique… Témoins, les cals osseux sur ces carcasses vues en abattoir ne sont pas si rares. Et si les dominées n’ont pas la possibilité de manger en sécurité en même temps que les dominantes (ex : une place à l’auge par vache), elles ne mangeront jamais à leur faim.j.-m.vocoret
Dominantes-dominées. L’accès facile à la ration de l’ensemble du troupeau est un élément fondamental pour le bien-être des dominées et des plus fragiles. Les fractures de côte sur ces dernières sont un grand classique… Témoins, les cals osseux sur ces carcasses vues en abattoir ne sont pas si rares. Et si les dominées n’ont pas la possibilité de manger en sécurité en même temps que les dominantes (ex : une place à l’auge par vache), elles ne mangeront jamais à leur faim.j.-m.vocoret (©j.-m.vocoret)

Troupeau. L’optimisation de la santé des vaches d’un troupeau ne se résume pas à un équilibre sur un tableur ou à une mise à l’herbe !

La santé est dans notre assiette. C’est également vrai pour nos troupeaux dont les capacités de défense sont bien meilleures s’ils sont bien ravitaillés. N’oublions jamais que nous nourrissons des animaux de production et qu’ils ne mangent pas seulement pour vivre, mais aussi pour produire. Sinon l’exploitation aura du mal à trouver un équilibre économique.

S’assurer de la qualité de l’alimentation

La qualité regroupe plusieurs critères :

Les fourrages ou concentrés doivent être correctement conservés pour éviter le développement de bactéries telles que la listeria dans les enrubannés et les ensilages, la salmonella dans les zones humides ; les champignons type Aspergillus dans les foins mal séchés ; les mycotoxines dans certaines céréales… L’ensemble des pathogènes qui peuvent se développer à cause d’une mauvaise conservation entraîneront a minima une sous-production et, dans les pires cas, l’apparition de maladies d’une ou plusieurs vaches, voire d’un lot. À titre d’exemple, vu parmi notre clientèle, une céréale contami­née par des mycotoxines a généré les conséquences suivantes : quasiment plus de lait sur des vaches fraîches vêlées et des vaches à l’engrais impos­sibles à engraisser et qui ne restaient plus debout… Heureusement, l’identification de la cause a permis de remédier rapidement au problème, mais les conséquences auraient pu être dramatiques si le triticale contaminé, pourtant parfait à l’œil et sans ergot visible, n’avait pas été ôté de la ration.

Les aliments doivent avoir de bonnes valeurs alimentaires et, a minima, les fourrages de base sont analysés pour préparer les rations hivernales. La date de récolte des fourrages dépend de la météo, du stade végétatif et, aujourd’hui, on privilégie trop souvent la quantité à la qualité nutritionnelle. Non seulement un fourrage réalisé précocement permettra de limiter l’apport de concentrés, notamment de céréales, mais sa coupe précoce permettra, dans la majorité des cas, d’améliorer repousse et rentabilité de la parcelle. Bien sûr, associations végétales et richesse florale d’un foin participent à la qualité du fourrage.

Malheureusement les seuls apports de fourrages et de concentrés de la ferme ne suffisent plus aujourd’hui à couvrir les besoins de production des cheptels. C’est pourquoi, d’un point de vue qualitatif et quantitatif, il faut ajouter des minéraux, des oligo-éléments et des vitamines pour satisfaire les besoins physiologiques.

Les vaches doivent avoir accès à une quantité suffisante de nourriture correctement équilibrée. C’est un élément fondamental pour le bien-être des vaches dominées et plus fragiles. Les fractures de côte de ces dernières sont un grand classique. Si elles n’ont pas la possibilité de manger en sécurité en même temps que les dominantes (ex : une place à l’auge par vache), elles ne mangeront jamais à leur faim. Ce sujet réglé, plusieurs fondamentaux s’imposent :

Les grands critères d’équilibre de la ration doivent être vérifiés sur le papier, même si la ration digérée est très souvent loin de la ration distribuée ! Nourrir une vache, c’est avant tout alimenter une flore ruminale très fragile, à laquelle il faut apporter énergie et azote en même temps si on veut permettre son bon développement. Impossible donc de donner la luzerne le matin et le maïs grain le soir !

Des fibres, juste ce qu’il faut : les bovins ont besoin de fibres pour ruminer, imprégner ainsi les aliments de salive et sécréter assez de bicarbonate de Na pour éviter les dérives du pH ruminal et l’acidose. En revanche, les vaches ont tendance à se gaver de fibre en libre-service, ce qui diminue l’efficacité de fonctionnement de leur rumen, qui manque souvent d’eau pour humidifier ce bol alimentaire et optimiser les fermentations. En moyenne, un apport de 2 kg/jde matière sèche de fibres grossières à une vache laitière est nécessaire. Tout dépend de la nature des aliments et du type de ration. Un défaut de fibrosité et de sécrétion de bicarbonate conduit généralement à la nécessité d’en ajouter à la ration.

Vos vaches parlent alimentation, écoutez-les

Quand l’ensemble de ces critères sont réunis, le mieux pour coacher l’alimentation de son troupeau est l’observation fine d’un ensemble de critères :

L’état d’engraissement du troupeau est-il correct ?

Les vaches maigrissent-elles beaucoup en début de lactation ?

Les rumens sont-ils pleins, ni trop ni pas assez ?

Le poil des vaches est-il brillant et bien structuré ?

La production est-elle satisfaisante ?

La qualité du lait est-elle correcte (TP, TB, urée, cellules…) ?

Les vaches urinent-elles suffisamment ?

Manifestent-elles bien leurs chaleurs ?

L’auge est-elle bien vide le matin ?

Coacher l’alimentation de son troupeau de vaches laitières, c’est surtout savoir l’observer finement.

© jm.vocoret - jm.vocoret

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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