Producteur de lait au nord d’Annecy, Claude Bovet est aussi diacre. Un ministère qu’il exerce avec humilité et discrétion.
Agriculteur en Gaec avec deux de ses frères sur une exploitation laitière (90 laitières en IGP tomme de Savoie sur 160 ha), marié (1) et père de trois jeunes enfants, Claude Bovet avait besoin d’inscrire sa vie dans une dimension spirituelle. « Comme le dit le pape François, la vie n’est pas le temps qui s’écoule, elle est le temps de la rencontre avec soi-même et avec les autres, souligne l’éleveur de 53 ans. Que vaut la vie qui nous reste, quelle conscience lui apporte-t- on ? » Ce cheminement souhaité aux côtés de Dieu, il le vit dans son quotidien et dans sa fonction de diacre au service et à l’écoute des autres.
Ordonné diacre permanent en février 2018, à 48 ans, Claude Bovet exerce en paroisse, mais surtout dans son milieu de vie et son milieu professionnel. « Le diacre a pour fonction de s’insérer dans la société pour être signe sacramentel de la présence du Christ et de son église et cela avec la plus grande humilité », explique notre interlocuteur. Cette mission, qui correspond bien à sa nature réservée, consiste à rencontrer, partager et surtout écouter.

Aux personnes en souffrance, qui viennent déposer dans son oreille attentive leurs peines et leurs doutes, Claude Bovet essaie de redonner confiance. « Quelles que soient les situations rien n’est perdu, il est possible de se réinventer malgré les difficultés personnelles, familiales et professionnelles. Chaque homme est particulier, il doit s’éveiller à lui-même. Trouver le sens de notre existence est la clé essentielle de notre bonheur, de notre épanouissement, de notre raison d’être d’un Dieu qui nous veut heureux. » Si besoin Claude Bovet oriente ses interlocuteurs vers des professionnels. « Je ne sauve pas le monde. Je ne suis qu’un passeur, une antenne parmi d’autres. »
« Semer l’espoir sans se soucier de la récolte »
Outre son ministère en paroisse où il concélèbre la messe, fait des baptêmes, des mariages et, plus rarement, des obsèques, Claude Bovet a été mandaté par son évêque pour être à disposition des agriculteurs qui souffrent. « Au cœur des belles structures, il y a parfois de la pauvreté humaine et des gens qui ont du mal à trouver leur place, observe-t-il. Dans le monde agricole, il y a de la solidarité mais aussi beaucoup de jugement et de plus en plus de solitude. L’agriculture souffre désormais des mêmes maux que la société : elle a ses oubliés, privés de mots. Ma mission consiste à faire comprendre la beauté d’une vie aussi complexe et difficile soit-elle. C’est de semer l’espoir sans se soucier de la récolte contrairement à mon métier d’agriculteur. »
(1) Pépiniériste, sa femme Nathalie est aussi très engagée à ses côtés.
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