Fine, la star du Salon

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La bretonne pie noir a porté fièrement les couleurs de sa race, Porte de Versailles.

Rarement une vache égérie du Salon de l’agriculture aura autant fait parler d’elle. À son actif, une cinquantaine d’articles de presse, plus d’une quinzaine de passages radio, une soixantaine de reportages de télévision sur de nombreuses chaînes françaises mais également étrangères, notamment allemande et ­chinoise… Présidentielle oblige, Fine a vu défiler presque tous les candidats pour une séance photo.

« L’objectif était d’attirer l’attention sur la bretonne pie noir et, plus généralement, sur les races locales », raconte Cédric Briand, le propriétaire de Fine. Il est à la tête d’un troupeau de 44 bretonnes, installé en Gaec avec deux associés à Plessé (Loire­Atlantique) dans le pays de Redon. Tout le lait est transformé sur place et vendu en circuit court (magasin à la ferme, Amap, restaurants, Biocoop…). Pourquoi un tel engouement ? « Nous avons pu démontrer que notre modèle est viable économiquement et qu’il répond aux attentes sociétales. L’identité, la démarche de cohérence avec le territoire, ça parle aux gens », assure Cédric. La race bretonne pie noir a failli disparaître dans les années 1970 avant que ne soit lancé un plan de sauvegarde en 1976. Son effectif était tombé à 340 femelles de race pure, il avoisine les 2200 animaux désormais.

Le gwell, un ferment à sécuriser

Ce producteur bien dans ses bottes, très adroit en communication, n’est pas étranger à ce succès, bien soutenu par une équipe motivée d’une trentaine d’éleveurs et d’une vingtaine d’élèves d’écoles d’agriculture. Durant les dix jours du Salon, il a délivré un message volontairement positif. De nombreux agriculteurs ont d’ailleurs apprécié qu’il n’oppose pas les systèmes. « Le Salon apporte de la visibilité et de la crédibilité à nos races locales, reconnaît Cédric, qui est vice-président de l’Union bretonne pie noir. C’est un accélérateur. Cela va nous permettre d’avancer plus vite pour les nombreux chantiers à venir. »

L’association doit s’organiser pour proposer des reproductrices aux porteurs de projets. « Nous réfléchissons à la mise en place de pépinières de génisses, et à la meilleure stratégie en matière de génétique. Nous devons aussi agir sur l’accompagnement des jeunes en lien avec tous les partenaires. » Autre piste : un travail sur le gwell, ce lait fermenté traditionnel du Finistère qui sert de ferment à toutes les préparations pour les laits de race locale. L’Union bretonne pie noir a été retenue pour un appel à projet européen avec, pour objectif, de sécuriser le ferment et d’aboutir peut-être un jour sur une démarche de qualité européenne.

Isabelle Lejas

© I. L. - Cédric Briand et Fine.

© Isabelle Lejas - Fine a retrouvé ses prairies et sa place de chef au sein du troupeau.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Maladies
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Herbe

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