Étienne Fourmont prend plaisir à défendre son métier sur les réseaux sociaux. Il compte 5 400 followers sur Twitter et 3 700 abonnés sur sa chaîne Youtube.
Si certains éleveurs sont « KO debout » face à la violence des propos tenus contre l’élevage, ce n’est pas le cas d’Étienne Fourmont, 37 ans, producteur de lait dans la Sarthe. « Les attaques, ça me galvanise, lance ce jeune éleveur. D’autant plus que je ne me sens plus seul sur Twitter. De plus en plus d’agriculteurs s’y mettent et c’est tant mieux. » C’est en 2015 que l’éleveur de Viré-en-Champagne, alors engagé chez les JA, s’est lancé à communiquer sur Twitter et sur Facebook. « Du tweet syndical, je suis passé au tweet informatif après avoir constaté qu’il se disait beaucoup de choses fausses sur l’élevage du type “le lait contient du sang, du pus, des antibiotiques”, etc. » Étienne a commencé à taquiner et à contredire les activistes de l’association L214. « Je ne tweete pas dans le but de les convaincre, mais je m’adresse à leurs followers pour rétablir la vérité des faits : non je ne suis pas un assassin qui viole ses vaches et qui les insémine 24 heures sur 24 pour les épuiser. » Le format du tweet – moins de 300 caractères – étant trop limité pour expliquer la complexité des questions agricoles, Étienne a créé une chaîne Youtube sur laquelle il poste des vidéos grand public.
« Mon métier avec des mots simples »
« Je ne fais pas que répondre aux clichés. Avec des mots simples, j’explique pourquoi une vache rumine, ce qu’elle mange, comment elle est traite. Je montre la réalité de l’agriculture moderne : avec le robot, la vache va se faire traire quand elle veut. En expliquant les choses ainsi, les gens acceptent les technologies. Je fais de la communication positive en y mettant de l’humour. » Les vidéos ainsi postées font l’objet de 3 000 vues, parfois 12 000. L’éleveur « s’éclate » à les tourner, bien que cela demande du temps. Entre l’écriture du script, le tournage du film et le montage, il faut compter six heures de travail pour sept minutes de visionnage. « En travaillant avec les vaches, je fais des repérages : où mettre la caméra pour obtenir le meilleur effet ? » Il y a un an, Étienne et ses collègues communicants ont créé l’association FranceAgritwisttos pour échanger en toute convivialité. Une trentaine d’entre eux se sont retrouvés, en novembre, à La Roche-sur-Yon. « Nous n’avons pas peur de prendre des coups de bâton. C’est le jeu. » Lui-même reçoit sa part d’insultes et de menaces physiques, favorisées par l’anonymat des réseaux sociaux. Il faut une bonne carapace pour encaisser. « Mais je suis roux. Depuis tout petit, je me suis blindé. »
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