
À Ziddi, au Tadjikistan, alors que les hommes s’occupent, en bas, des récoltes et du foin, les femmes sont en haut avec les vaches.
La route que l’on nous a indiquée pour atteindre l’un des alpages du village de Ziddi a été tracée par les Chinois pour les camions qui transportent le charbon arraché à la montagne. Alors que nous désespérions de le trouver, à 2 400 mètres d’altitude, le voici enfin.
L’alpage est tenu par quatre femmes auxquelles tiennent compagnie les trois fils de l’une d’elles. Les neuf laitières en villégiature appartiennent à quatre familles du village : « Chez nous, une famille possède deux ou trois vaches maximum. »
La maison en pierre, que nous imaginions être l’habitation, est en réalité la fromagerie. Dans la première pièce, on garde le yaourt et on fabrique le beurre. Il fait plus chaud dans la pièce contiguë, réservée au chaudron à lait. Femmes et enfants quant à eux sont logés sous une large bâche adossée à l’atelier de fabrication.
Chaque matin, après la traite, le lait du soir et du matin est filtré et précisément mesuré de façon à noter dans un cahier les quantités revenant à chacune des quatre familles. Il peut alors être mis à chauffer. Le feu, des brindilles sous une jolie pile de bouses séchées, a pris en un instant. Le chaudron peut contenir quarante litres, les dix litres restant attendront leur tour.
On ferme la porte du local du lait, il est l’heure d’aller prendre le thé. Sur la nappe posée à même le sol, du thé, du pain, des bonbons, de la crème, du kéfir, du beurre, tout cela excentré vers nous. Les femmes ont faim. Elles trempent leur pain dans le thé, beaucoup de pain, beaucoup de thé.
Les fûts dans lesquels le lait tiédi deviendra kéfir sont faits d’écorce de bouleau roulée et fermée par des agrafes en fer. Leur faible hauteur, une cinquantaine de centimètres, autant de diamètre, permet de baratter assise, seule ou à deux. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’exercice soit de tout repos. Alors, place aux vingt ans de Melora et Dildora. Installées côte à côte sur un banc de bois très bas, elles tirent à tour de rôle sur la large sangle de tissu qui, s’enroulant et se déroulant autour du pesant battoir, l’entraîne dans un mouvement calme et régulier. Après trois quarts d’heure, le beurre est terminé.
Les quatre femmes ne sont jamais assises à ne rien faire. Les voilà maintenant occupées à recouvrir les meules de bouses séchées d’une couche épaisse de bouse fraîche. Ainsi préservées des intempéries, elles les retrouveront intactes la saison suivante.
Extrait du livre de photos Voix lactées.www.unansurlaroutedulait.org
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