En Géorgie, chez Galina et Kolia

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Sur leur route du lait, ­­Colette Dahan et Emmanuel ­Mingasson se sont arrêtés au cœur du Caucase.

C’est à droite, nous y sommes bientôt. » Enfin ! Quatre heures et 250 km que nous roulons… L’étroit chemin part à l’assaut de la montagne. L’altimètre indique 1 300 mètres. Il fait nuit noire, nous sommes arrivés.

Lia, l’épouse du fils aîné de Galina, a préparé le repas et la table est mise. Jamais assise, discrète, elle nous comble d’attentions bienveillantes, se préoccupant de notre confort ce soir comme elle le fera tout au long des quatre prochains jours. C’est certain, elle et son mari sont venus exprès pour aider Galina à nous recevoir : Alexander parle le russe, Lia a pris en charge tous les repas. Leur fils Kolia, dit Niko, cinq ans, s’est endormi. ­Premier petits-fils, il porte le prénom de son grand-père. « Tout ce qui est sur la table, ou bien nous l’avons fait pousser, même le blé pour le pain, ou bien ce sont les poules ou les vaches qui l’ont donné », fait fièrement remarquer Alexander. Galina a 61 ans, Kolia en a 71. Mariés depuis plus de quarante ans, ils ont eu quatre enfants. À 37 ans, Ruslani, leur second fils, célibataire au charme ombrageux, vit et ­travaille à la ferme.

« À nos mains qui nous permettent de travailler... »

S’il le faut, il peut traire les vaches, mais fabriquer le fromage­ ne l’intéresse pas. Alors, en l’absence de Galina, le lait attend son retour. Quand il pense à l’avenir, Ruslani dit que soit il se mariera, soit il prendra une salariée pour traire et fabriquer. Il ne boit jamais d’alcool mais, comme tous, adore le sucre. Ici, boire du thé signifie mettre dans une tasse d’eau bouillante trois cuillères de confiture et cinq de sucre en poudre « sinon, c’est de l’eau chaude ». Galina est en charge de tout ce qui ­concerne le lait, de la traite au fromage. Quand elle parle, on l’écoute. Elle sait hausser la voix, mais il n’est pas rare qu’elle parte d’un fou rire. Son cœur fond pour Niko, et c’est réciproque : « Gali, Galinou, Galiouchka ». Kolia, lorsqu’il ne fait pas sa sieste de l’après-midi, souvent écourtée par Niko qui vient lui sauter sur le ventre, s’occupe des animaux et de l’étable, bricole. Mais ce qu’il préfère, c’est aller rendre visite à ses vaches dans la montagne. C’est lui qui les pousse le matin après la traite et va les chercher le soir. Lui encore qui, à table, porte les toasts : « À nos femmes, à nos enfants, à nos petits-enfants, à notre rencontre, aux nations qui ne font qu’une, à nos mains qui nous permettent de travailler, à nos jambes… » Son imagination est sans limites et son stock de bouteilles maison inépuisable.

Extrait du livre de photos de Colette Dahan et Emmanuel Mingasson Voix lactées. www.unansurlaroutedulait.org

© Emmanuel Mingasson - Galina étire le fromage. Étirer, plier, allonger, étirer encore jusqu’à obtenir un fil de la taille d’un brin de laine. La fabrication du tenili met à mal les épaules.

© Emmanuel Mingasson - Kolia conduit les vaches à l’alpage. Avec 19 vaches, Galina et  Kolia font figure de privilégiés dans le village où chacune des 65 familles possède entre 3 et 6 laitières. Emmanuel Mingasson

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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