Bintinais : de la ferme à l’écomusée

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Le concept de circuits courts n’est pas ­nouveau. Jusqu’en 1961, la ferme de la Bintinais, aux portes de Rennes, a vendu son lait, son beurre, son cidre et ses ­légumes à la ville voisine.

Englobée aujourd’hui dans la périphérie sud de Rennes, la ferme de la Bintinais a été longtemps l’une des plus grosses exploitations de l’Ille-et-Vilaine. Propriété successive de grandes familles rennaises, exploitée par l’élite paysanne des environs, elle a particulièrement prospéré entre 1850 et 1950. La stabilité des propriétaires et des fermiers, la qualité de son parcellaire et sa taille y ont contribué. La vente de ses produits en direct dans la grande ville et le dynamisme commercial de ses dirigeants aussi.

25 000 litres de lait pour la prison de femmes rennaise

En 1904, l’obtention, après trois essais infructueux, du marché de fourniture de lait à la Maison centrale témoigne de l’esprit entreprenant des agriculteurs. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, 25 000 litres sont fournis chaque année à cette prison de femmes.

Outre le lait, le cidre constitue l’une des principales richesses de l’exploitation. Mentionnée depuis le xviie siècle dans les baux de location, sa production représente plus de cent fûts par an au début du xxe siècle (entre 90 000 à 130 000 litres). Livré chaque matin aux cafés rennais, il est vendu en moyenne 7 % plus cher que dans le reste du département.

Cultivés pour l’alimentation, les légumes accompagnent les livraisons de lait en ville.

Vers 1900, près de 1 000 m2 de terrain leur sont consacrés, sous la houlette d’un chef jardinier.

À partir de 1961, la Bintinais connaît de profonds changements : abandon du lait pour le porc à cause de la concurrence des laiteries, de la réglementation sanitaire…

En 1962, le cidre est arrêté à son tour. Suppléé par le vin et la bière, il se vend très mal.

En 1982, le dernier exploitant de la Bintinais, Albert Trochet, prend sa retraite. Grignotée progressivement par la ville, la ferme ne compte plus que 20 ha. Depuis 1987, l’exploitation héberge l’écomusée du pays de Rennes, et un conservatoire génétique animal et végétal. Dix-neuf races locales bretonnes et du Grand Ouest, dont la vache armoricaine, la froment du Léon et la nantaise y sont représentées. Ce musée vivant retrace l’histoire de cette grande ferme et illustre la vie rurale dans le pays de Rennes.

Anne Bréhier

L’écomusée est accessible à partir de la rocade sud de Rennes. www.ecomusee-rennes-metropole.fr. Tél. : 02 99 51 38 15

© Anne Bréhier - Pie noir bretonne. Les bâtiments d’élevage s’organisaient autour d’une cour presque fermée. Ici, une reconstitution de l’étable avec une vache pie noir bretonne. Anne Bréhier

© Alain Amet, Ecomusée du Pays de Rennes - Bâtiments. L’ampleur des bâtiments d’habitation témoigne de l’importance et de l’aisance qu’a connues la ferme de la Bintinais.

© Cl.Monvoisin- Ecomusée du pays de Rennes - Produits laitiers. Longtemps le lait, la crème et le beurre ont été vendus sur les marchés et dans les épiceries de Rennes. Il en était de même pourle petit lait, ou lait ribot ou baratté, quand celui-ci n’était pas donné aux cochons.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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