Matière synthétisée à partir de caséine de lait, la galalithe servit à fabriquer une foule d’objets dans la première moitié du XXe siècle.
Bijoux, boutons, peignes, articles de bureau et de toilette ont été façonnés dans cette belle matière. Rigide, brillante, douce au toucher une fois polie, elle porte un nom intrigant : galalithe. Littéralement « pierre de lait », en grec, en raison de sa dureté et de son insoupçonnable origine : la caséine de lait de vache ! La galalithe compte parmi les premiers plastiques, inventés au XIXe siècle à partir de matières naturelles. Lorsque naît le celluloïd (1869), les travaux sur la caséine débutent. On cherche à l’insolubiliser et à la durcir, avec divers additifs. L’action coagulante du formol sur cette protéine laitière est mise en évidence en 1894, puis le procédé de caséine formolée est breveté en Allemagne. À même d’imiter la corne, l’os, l’ivoire, ininflammable contrairement au celluloïde, antistatique, la galalithe va prendre de l’essor. « Son âge d’or s’étend du début du XXe siècle aux années cinquante », explique Jean-Louis Battin, historien, membre de l’association Art, Tournage et Culture, à Ravilloles (Jura). « En 1913, l’Allemagne produisait 5 000 t/an de galalithe, la France 1 200 t, sous une vingtaine de marques, correspondant à des brevets différents. Dès 1920, elle se développe (2 300 t/an en France entre 1930 et 1938) et devient un produit haut de gamme. »
Façonner dans des tourneries
La caséine composant ce polymère est produite dans des caséineries, à partir du lait écrémé issu de la fabrication du beurre. Un film tourné en 1930 dans les Charentes(1), où existaient de nombreuses caséineries, retrace la technique, du caillage du lait en cuves chauffées au broyage final de la caséine sèche par des moulins, en passant par le pressage du caillé et son passage en séchoirs tunnels. Cette farine, l’industrie la transforme en galalithe de teintes diverses, présentée en joncs, plaques, tablettes, que les tourneries façonnent. « C’est dans le Jura, à Oyonnax et Saint-Claude, où il existe une longue tradition de tournage, et en région parisienne qu’on utilisait le plus de galalithe. Ici, de nombreuses petites tourneries ont produit une incroyable variété d’objets.Trois établissements du secteur ont fabriqué eux-mêmes de la galalithe. Dont la société Lahut, qui traitait au formol les objets après usinage : il y avait plus de casse en fabrication, mais c’était un progrès pour la santé des ouvriers ! » Stoppée par la Seconde Guerre mondiale, la production de galalithe ne redémarrera plus avec l’âge d’or des plastiques pétroliers. À partir d’anciens stocks, certains artisans et artistes la travaillent encore. « Et on peut en fabriquer, sans formol ! Il faut 20 litres de lait pour obtenir 1 kg de galalithe », indique Jean-Louis Battin, prêt à organiser des démonstrations(2).
(1) Film muet du ministère de l’Agriculture La Caséinerie dans la région charentaise, en ligne sur www.ina.fr.(2)www.atelierdessavoirfaire.fr
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