Dominique Olivier dirige la Sicaseli, une coopérative d'approvisionnement du Lot. Son but : créer de la valeur ajoutée pour maintenir un tissu agricole et social vivant. Sa ressource : le territoire.
Sur le Ségala et la Limargue, la densité laitière est aussi forte qu'en Bretagne. J'ai vu défricher les pentes et naître ces exploitations aujourd'hui menacées », explique Dominique Olivier, directeur de la Sicaseli, une coopérative d'approvisionnement forte de 650 adhérents. 99 % sont éleveurs, dont près de la moitié de laitiers et pour une bonne part concernés par le démantèlement du GIE Sud Lait. Sillonner les cinq cantons de son secteur à ses côtés est une leçon d'histoire et de géographie. S'imprégner du territoire, une intuition qui ne l'a pas lâché. Quand le jeune ingénieur normand arrive dans le Lot, la région offre encore une diversité de productions à forte valeur ajoutée : maïs semence, fraise, tabac… Tout cela a disparu et le porc est en déclin. Alors que le sort de certains laitiers est en suspens, la Sicaseli tente de consolider leur environnement : cinq dépôts de proximité fabrication d'aliments à façon… Jusqu'à la création du premier parc photovoltaïque intégré au bâti agricole : 110 éleveurs concernés, 220 toits, soit 60 000 m2, pour la première tranche.
ÉCLAIREUR.
Autant que Pierre Lafragette, son président, Dominique Olivier refuse le fatalisme. À lui de maintenir l'orientation donnée par ses administrateurs à la création de la Sicaseli : garder un outil à taille humaine, à l'opposé du choix de nombre de coopératives d'approvisionnement ayant fusionné. Innover, travailler autrement, cela s'illustre avec la mise en avant des produits de ses producteurs, pas dans un traditionnel circuit court mais à travers le concept « Sens du terroir », développé au sein des magasins Gamm Vert. Guillaume Dhérissard, directeur de Sol et Civilisation avec qui la Sicaseli construit sa réflexion depuis des années, relève ce côté pionnier : « Gros bosseur, exigeant, curieux, c'est un chefd'entreprise doublé d'un animateur qui sait faire adhérer ses équipes à une vision : la mission de l'agriculture est plus vaste que la performance de ses filières ; elle doit contribuer au développement de son territoire. » D'où les multiples passerelles lancées, et notamment localement avec le Conseil de développement du Pays de Figeac, pour croiser les analyses et organiser, l'hiver, des soirées-débats.
MULTIACTEUR.
« Dominique se nourrit de l'échange », note encore Pierre Lafragette qui salue son ouverture et sa profonde humanité. Son engagement sur les valeurs mutualistes de la coop n'est pas un hasard. Cette aventure, qui a commencé à huit, se poursuit avec 130 salariés et cinq filiales. Bientôt, une troisième boucherie ouvrira à Lacapelle-Marival. Le nouveau dépôt et magasin de jardinage bricolage de Felzins abrite le dernier commerce du village. Il soutient le projet bois énergie : « 25 000 ha de bois sont à nos portes, insiste Dominique. Autant les valoriser et lutter ainsi contre la fermeture des paysages. » Avec l'idée de porter l'image d'un territoire de qualité jusqu'à Toulouse et au-delà.
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