Dans leur livre, Geneviève et Joël Magne portent un regard optimiste sur le monde de l’agriculture de la Lozère.
Les régions les plus belles sont souvent les plus pauvres. Pour continuer à y vivre malgré la rudesse du climat, la pauvreté des sols et l’éloignement des grands circuits commerciaux, il faut déployer une capacité d’adaptation et d’innovation à toute épreuve. C’est le cas des quarante-huit agricultrices et agriculteurs, dont Geneviève et Joël Magne ont dressé le portrait dans l’ouvrage Des femmes & des hommes, une histoire de passion.
À Rieutort-de-Randon, en Margeride, Marie-Claude et Marc Brun ont ainsi relancé le fromage traditionnel du pays en le commercialisant sous la marque Le Savigner, nom de leur joli petit village. Une façon de vivre de leur métier dans ce trasso de païs (« pauvre pays » dit de façon affectueuse). Le couple gère un troupeau de 50 montbéliardes sur une surface de 100 ha, moitié pâtures et moitié prairies avec 4 ha de céréales.
À 25 km de là, aux Maurels, se trouve un autre troupeau montbéliard, celui de la famille Almeras. À force de travail (défrichage, drainage, création d’une retenue d’eau) et de persévérance, Luc, Philippe et Anne ont métamorphosé des terres inhospitalières en une belle exploitation qui compte aujourd’hui 270 ha, 85 laitières et 60 limousines. Une partie du lait est transformée par Anne en tomme traditionnelle, ce fromage réputé pour « réjouir les amateurs lors des repas du cochon et du battage des gerbes ».
« Des enfants du pays ou des gens venus d’ailleurs »
Lui-même natif de la Lozère et ancien professeur de zootechnie au lycée de Marmilhat, Joël Magne a rencontré, avec sa femme, des agriculteurs aux productions et aux profils variés. « Ils transforment le lait de leurs vaches, de leurs brebis ou de leurs chèvres. Ils valorisent leurs canards, leurs châtaignes, leurs fruits, leurs cochons. Ce sont des enfants du pays ou des gens venus d’ailleurs. Ce sont tous des passionnés. Ils disposent d’un bon niveau de formation et de réflexion. Ils sont soucieux de leur environnement patrimonial et humain. Ils sont solidaires. Les avoir rencontrés m’a rendu très optimiste et encore plus fier qu’avant d’être moi-même lozérien. J’en suis ressorti avec l’idée qu’à force d’être en retard, on se retrouvait en avance à l’heure de l’agroécologie, de la vente directe et de la réhabilitation des agricultures paysannes. » Une notion chère au secrétaire général d’Afdi Auvergne.
Le livre, illustré par Jean-François Salles pour les photos et Catherine Néouze pour les dessins, peut être commandé au prix de 34,90 € (port compris) auprès de l’hyperU Cœur de Lozère, à Mende.
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