L’envolée des cours du beurre industriel s’est poursuivi ces dernières semaines sur le marché européen et notamment français. Face à une demande bien présente, l’offre se trouve limitée par le retrait saisonnier de la collecte, associé à la progression de la FCO.
Les cours du beurre industriel battent des records en France et en Europe. En semaine 38 (du 16 au 22 septembre), la cotation Atla du beurre spot en vrac culminait ainsi à 8 180 €/t : c’est 230 €/t de plus que la semaine précédente, 88,5 % de plus qu’il y a un an, et un sommet après une hausse constante depuis mai et très marquée depuis juillet.
Pourquoi cette envolée ? Tandis que la collecte laitière a atteint son creux saisonnier, « la progression de l’épizootie de FCO de type 3 au cœur de l’Europe et ses effets potentiels sur la collecte augmentent la tension sur les marchés, comme en Belgique ou aux Pays-Bas », explique l’Idele dans ses Tendances de la mi-septembre.
Sur le marché spot français, les opérateurs « effectuent des achats préventifs » face à la FCO, et « participent à l’emballement du marché », tandis que « la demande reste présente ».
Cette envolée des prix intervient alors que les disponibilités en beurre à l’échelle de l’UE à 27, deuxième exportateur mondial de beurre derrière la Nouvelle-Zélande — ont été « plutôt limitées face à la demande » : les fabrications européennes se sont repliées de 2 %/2023 sur le premier semestre 2024.
« Avec le lait, nous produisons des produits laitiers et ces produits laitiers sont en concurrence les uns avec les autres, analyse aussi Nicolas Pinchon, créateur du cabinet de conseil Veille au grain. Le fromage, la crème et le lait tirent leur épingle du jeu au détriment du couple beurre/poudre ».
Les cours de la poudre étant « plombés par une demande atone », seule une hausse des prix du beurre justifie, pour les industriels, de produire ce couple beurre/poudre.
Le beurre européen manque de compétitivité sur le marché export
À l’échelle mondiale, on a aussi pu observer des cours du beurre « globalement orientés à la hausse chez les principaux exportateurs de produits laitiers » au premier trimestre 2024 et durant l’été, reprend l’Idele, qui pointe une demande mondiale forte et une production plutôt limitée.
La demande mondiale en matière grasse était d’ailleurs toujours bien là début septembre : « les enchères pour la matière grasse du Global Dairy Trade, plateforme internationale de vente aux enchères, […] sont restées robustes ».
Mais si les prix du beurre grimpent encore en Europe ces dernières semaines, ce n’est plus le cas dans les autres bassins, où ils avoisinent désormais les 6 000 €/t. Les cours européens du beurre sont supérieurs de 19 % à ceux des États-Unis et de 25 % à ceux de l’Océanie, chiffraient il y a quelques jours nos confrères de L’Union.
Le beurre européen se retrouve très peu compétitif à l’export, notamment par rapport au beurre de Nouvelle-Zélande, qui couvre 65 % des exports mondiaux : « l’écart entre les deux marchés est record, atteignant 2 300 €/t ! », soulignait Nicolas Pinchon fin septembre.
Une situation qui devrait inciter certains pays européens à aller s’approvisionner en beurre sur le marché international et notamment néo-zélandais, ce qui pourrait compenser la baisse de l’offre et réduire la tension sur les prix en Europe.
« Le pic de collecte en Nouvelle-Zélande sera atteint ce mois d’octobre », ajoute l’analyste, or « l’afflux de disponibilités australes a été synonyme par le passé de repli des cours » mondiaux du beurre, notamment lors des « hausses majeures de 2017, 2018 et 2022 ». Le scénario pourrait se répéter cette année.
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