Inédit. Partenaires dans Laïta et installées dans le même fief du Finistère, les deux coopératives ne parviennent pas à s’entendre sur la répartition des bénéfices. Eureden demande à la justice de trancher.
Les coopératives Even et Eureden partagent une longue histoire qui a commencé bien avant la création de Laïta, leur filiale commune avec Terrena. À l’époque, la seconde se dénommait Coopagri Bretagne et avait son siège à Landerneau (Finistère), tout près de celui d’Even, sis à Ploudaniel. Si elles ont réussi à investir ensemble dans des outils industriels, elles se sont souvent disputé les producteurs, installés pour certains sur le même bassin.
En 1993, elles ont créé une filiale commerciale commune avec Terrena, Laïta. Depuis, les activités de cette entreprise privée à capitaux coopératifs se sont étendues à la collecte et la transformation. La participation de chacun dans cette société dépend du capital apporté initialement et Even y est majoritaire. La répartition du résultat se fait selon cette clé et les adhérents d’Even bénéficient de ristournes bien plus élevées que les autres. Ainsi, ils ont perçu à ce titre 20 €/1000l sur l’année 2022 quand les adhérents d’Eureden se sont contentés de 6,5 €/1000l sur la campagne 2022-2023.
Eureden agit en tant qu’OP
Les liens entre les deux coopératives comprennent aussi le fait qu’Eureden livre du lait à Even, un volume équivalent à 30 % de sa collecte. Elle agit ainsi en tant qu’organisation de producteurs. Ceci « fait d’Eureden le principal associé coopérateur d’Even » peut-on lire dans un courrier d’information adressé par Eureden à ses adhérents. Or, ces volumes ne donnent pas droit à ristournes, ce qui constitue « un déséquilibre de traitement […] inacceptable et contraire au droit rural », selon Eureden. Elle précise qu’après des mois de dialogue, aucune solution n’a été trouvée. Elle a donc décidé d’assigner Even en justice.
Convoqués en assemblée générale le 8 février, les adhérents producteurs de lait d’Eureden ont largement soutenu cette action. L’enjeu financier est important puisque cette situation dure depuis de nombreuses années. Les éventuels dédommagements obtenus reviendront bien évidemment aux éleveurs.
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