
La race n'a pas encore achevé ses améliorations sur les aplombs et la santé de la mamelle. Dix jeunes mâles apportent leur contribution.
DANS UN TROUPEAU, UNE VACHE FONCTIONNELLE NE SE REMARQUE PAS. Elle ne souffre pas ou peu de mammites. Elle ne boite pas. Elle entame facilement une nouvelle gestation. La race normande a des atouts dans son jeu, mais aussi des défauts que les taureaux à profils fonctionnels peuvent contribuer à corriger. Dans un programme de recherche comparant les races holstein et normande depuis 2006, l'Inra du Pin-au- Haras (Orne) met en évidence sa meilleure fertilité. En revanche, elle est plus sensible aux problèmes d'aplombs, ou plus exactement aux problèmes de pieds, avec des infections podales surtout pendant la saison de pâturage.
Une autre comparaison normande-prim'holstein montre ses comptages cellulaires plus élevés. Pour cela, pour chaque race, deux lots de vaches en première lactation ont été constitués l'an passé, l'un avec des vaches issues de taureaux à index cellules et mammites cliniques élevés (moyenne des deux supérieure à 1,5), l'autre avec des laitières dont la moyenne des deux index se situe entre - 1,5 et - 1. « Il faut mettre le paquet sur la mamelle et les aplombs », résume Luc Delaby, chercheur à l'Inra du Pin-au-Haras. Plutôt que combiner l'index reproduction à la santé de la mamelle (STMA) pour détecter les nouveaux taureaux proposant de la fonctionnalité, L'Éleveur laitier préfère coupler les aplombs à la STMA (voir tableau ci-dessous).
LE COMBINÉ MAMELLE-FORMAT
Dix mâles se dégagent sur les 66 du millésime 2015. Ils améliorent tous nettement à très nettement la mamelle. Du côté du format, sans être attrayants, ils donnent des animaux au squelette légèrement supérieur à la moyenne (tableau). En fait, ce qui les départage, ce sont la facilité à se reproduire et la vitesse de traite. Néanmoins, l'éleveur se focalisera sans doute davantage sur le niveau laitier pour faire son choix.
Sans surprise, par la voie paternelle ou maternelle, les petits-fils d'Ulozon émergent. C'est qu'il a une fonctionnalité haut de gamme : 2,7 en aplombs, 0,7 en note de synthèse mamelle (seule l'orientation des trayons est négative à... - 0,1), 0,9 en cellules, 1,1 en mammites cliniques et 0,2 en reproduction (fertilité vache à - 0,4). On retrouve ces qualités chez Ibernatus, Isotop, Ipsalom et Ibague. Ces quatre Ulozon n'affichent pas un potentiel laitier aussi élevé que leur grand-père (ci-après). Lui flirte avec les 900 kg de lait.
TROIS FAIBLES POTENTIELS LAITIERS MAIS À L'ORIGINE VARIABLE
Trois petits-fils d'Ulozon sont sous les 500 kg. Deux se distinguent par leur originalité génétique. Isotop a l'un des coefficients de parenté avec la population femelle les plus faibles du millésime 2015 (p. 47) : 5,4 %. À comparer à la moyenne 2015 de 5,9 % et à la barre des 6,25 %. À ce niveau, les grands-parents du futur veau sont cousins germains.
Isotop doit ces 5,4 % à son grand-père paternel Topique (Jacquard), peu utilisé, et à la faible empreinte de Diamètre. Attention tout de même à la vitesse de traite (- 1).
Ibague, lui, porte les couleurs de Miglou-Ninas via ses deux grands-pères Ulozon et Ulerey. Ce concentré le différencie de la population générale et limite sa parenté femelle à 5,5 %. Dommage que ses taux ne compensent pas le potentiel laitier limité. Son pedigree particulier exige des accouplements ciblés, par exemple sur les filles d'Atome, Arnica, Ael Mat, Vitriol, Saintyorre, Unnoel ou Cabu(source : Evolution)
C'est surtout Dérable qui a la combinaison faible parenté-faible niveau laitier la plus marquée. Avec son aptitude bouchère à 1,7, il pourra apporter de la mixité aux très laitières filles de Redondo, Saintyorre, Vademecum ou Upérise (source : Origenplus).
UN ZESTE DE REPRODUCTION
Si la normande est une race plutôt fertile, il ne faut pas baisser la garde sur ce critère. En conséquence, aussi minime soit l'amélioration, ne pas hésiter à utiliser les reproducteurs qui la travaillent. Isotop et Ibague sont de ceux-là (ci-contre). Deux fils de Fornells aussi. Estampillés « Upérise » (cousin germain d'Ulozon, lignée Driver), ils sont sous perfusion laitière... mais l'un plus que l'autre. Jesse PC est le numéro 3 normand en lait (p. 49 et 50). Vigilance malgré tout sur les accouplements car il est un petit-fils d'Uvray (Diamètre). Son demi-frère Indigène est un cran en dessous (608 kg et TB négatif) mais donne une mamelle très fonctionnelle (1,6). Origenplus le conseille sur des filles d'Atome, Ayala, Dolvic, Redondo, Eraclès ou Plafond.
C'est surtout Ironville qui améliore la mamelle (2,1), tout en alliant un potentiel laitier élevé à un squelette développé et une vitesse rapide. Evolution le recommande par exemple sur les origines Alma, Vitriol, Atome, Upérise, ou encore Arnica et Arantilly.
ULOZON. Désormais grand-père paternel ou maternel, il continue de transmettre ses qualités fonctionnelles. Ses petits-fils Ibernatus, Isotop, Ipaslom et Ibague sont là pour en témoigner.
- Fixer sa stratégie de sélection
- PROFIL PRODUCTION : DES POTENTIELS DE BON NIVEAU MAIS PEU VARIÉS
- PROFIL MORPHOLOGIE : UNE GAMME QUI REDONNE DE LA PUISSANCE
- PROFIL FONCTIONNEL : UN BON CHOIX, MAIS IL FAUDRA CIBLER
- POUR TOUS LES GOÛTS
- PROFIL LAITIER : DES JEUNES SUPER FONCTIONNELS
- PROFIL COMPLET : LA MIXITÉ AU RENDEZ-VOUS EN 2015
- PROFIL FONCTIONNEL : POURSUIVRE LES EFFORTS
- BRUNE : DAVANTAGE DE RÉFÉRENCES EN SEMENCES SEXÉES
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