Contraints d'acheter du foncier à 10 000 €/ha, ces trois jeunes éleveurs ont dû limiter les autres investissements.
DANS CETTE RÉGION MAYENNAISE TRÈS LAITIÈRE, les désirs d'agrandissement et les besoins pour les plans d'épandage font monter les prix du foncier. Les propriétaires préfèrent souvent vendre. Une situation qui n'a pas freiné les ambitions de Sébastien, Patrice et Julien Guesdon. Les trois frères se sont installés successivement : Sébastien en Gaec avec ses parents en 1998, Julien en 2009, et Patrice en 2011. Ils ont repris des exploitations voisines avec souvent l'obligation d'acheter le foncier, soit 76 ha au total.
Ceci a limité les autres investissements. La salle de traite, de 1998, a été rénovée en 2007 pour passer en 2 x 7 avec décrochage automatique. Le bâtiment a été entièrement refait et mis aux normes en 2007. Il offre 95 places en aire paillée. L'investissement s'est limité à 110 000 €, un niveau raisonnable notamment grâce à l'autoconstruction. L'annuité se monte à 75 000 € pour les terres et les bâtiments, soit un taux d'endettement de 45 %. Pour faire face à cette charge, les éleveurs jouent sur deux tableaux : maîtriser le coût de production et augmenter les produits. L'objectif est d'étaler les charges de structure sur un volume plus important. Les éleveurs ont régulièrement acheté des TSST (Transfert spécifique sans terre).
« NOUS CHASSONS LE MOINDRE EURO »
« Nous sommes en croissance permanente et nous pourrions augmenter encore de 200 000 l à structure constante. » En effet, le troupeau comporte 60 % de normandes. Passer à 100 % de holsteins permettrait de produire plus. « Les contraintes environnementales limitent l'effectif. » Au quotidien, les éleveurs font attention à tout. La normande favorise le prix du lait et des réformes. Le quota est toujours produit. Les coûts de production des fourrages sont analysés. L'aliment est acheté sous contrat pour avoir une meilleure visibilité. Le plus compliqué reste la gestion de la trésorerie. Ils travaillent avec leur comptable pour anticiper les tensions. « Nous avons confiance en nos partenaires et c'est essentiel. » Les prélèvements privés sont fixes et les éventuels excédents restent disponibles sur les comptes courants associés. « Nous sommes au taquet pour encore trois ans. Après, nous aurons plus de souplesse », précise Sébastien. Ils réfléchissent à l'achat d'une distributrice pour améliorer l'efficacité de la ration.
Ils se voient bien produire 800 000 l de lait d'ici trois à cinq ans. Mais leur laiterie, Lactalis, reste discrète sur les perspectives. Même si les investissements dans le foncier pèsent lourd, les éleveurs sont confiants dans leur avenir. « Nous ne faisons pas fortune, mais nous capitalisons. La terre reste une valeur sûre. »
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