En confiant la gestion des alertes à un voisin en leur absence, Olivier et Brigitte Forest peuvent s'octroyer du temps libre en toute sérénité.
AU GAEC DE MONTBELYS, LA RÉFLEXION SUR L'INSTALLATION d'un robot de traite a été menée parallèlement à la construction d'un nouveau bâtiment. C'est en 2011 que le troupeau montbéliard quitte l'aire paillée et sa salle de traite 2 x 3 pour prendre ses quartiers dans une stabulation à logettes équipées de matelas, sur béton raclé. Les associés, Olivier Forest et sa mère Brigitte, optent finalement pour la traite robotisée. Coût du projet : 380 000 € (robot et bâtiment, hors stockage des effluents). « Dans le cadre d'une construction neuve, il y avait peu d'écart de prix entre le robot et la salle de traite, explique Olivier. Sans l'astreinte de la traite à heure fixe, je peux désormais reporter des tâches dans la journée et prendre plus de temps pour m'occuper de mes enfants, comme les emmener à l'école le matin. »
Le robot, c'est aussi une option qui doit lui permettre d'appréhender plus sereinement le départ à la retraite de Brigitte, programmé dans un an.
Le choix du modèle (Lely A4) s'est fait avec un éleveur voisin, situé à 5 km, dans le but de négocier le prix d'achat et de mise en service, mais aussi de s'entraider. Le robot permet à Olivier et à Brigitte de s'octroyer un week-end sur deux. Mais le binôme constitué avec cet éleveur leur permet parfois de s'absenter tous les deux tout un week-end et de prendre trois semaines de congés par an. En effet, sur le principe de la réciprocité, les deux exploitants se confient la gestion des alertes robot en leur absence. « Lorsqu'on laisse le troupeau à un remplaçant, c'est sécurisant de pouvoir s'appuyer sur une personne qui maîtrise bien l'outil. »
« UN GROUPE D'ÉCHANGES ROBOT AU SEIN DU CETA »
Les éleveurs ont aussi identifié localement un petit réseau de fermes qui fonctionnent avec le même modèle pour constituer un groupe d'échanges au sein du Ceta. « Chacun peut ainsi profiter du retour d'expérience des autres. Nous sommes désormais un panel d'éleveurs qui pouvons nous remplacer, et échanger sur les fonctionnements et astuces de l'outil. En discutant dans ce petit réseau, je continue à découvrir de nouvelles fonctionnalités du robot, comme la désactivation du rinçage entre deux vaches avec antibiotiques. »
« LES CONCENTRÉS FONT DÉRAPER LES COÛTS »
Chez Olivier et Brigitte, le robot est installé en bout de bâtiments pour offrir aux animaux un libre accès à 10 ha de pâtures jour et nuit. Au printemps, la fréquentation du robot est de deux traites par jour (2,4 en moyenne/an). Le pâturage vise à préserver les aplombs et à maîtriser le coût alimentaire. Géré au fil avant, il permet de valoriser 1 tonne d'herbe/VL/an. Au printemps, les vaches ont ainsi 5 kg de MS maïs à l'auge et l'équivalent de 40 g de concentré/litre. Dès le mois de juillet, la consommation d'herbe descend à 2 kg/VL et le troupeau rebascule vers la ration hivernale : 12 kg de maïs, 4 kg d'ensilage d'herbe, 1 kg paille de colza, 70 g d'urée, 2 kg de soja et 1,5 kg de colza au robot. Au-dessus de 30 kg de lait, les vaches reçoivent au robot du VL et du tourteau tanné, soit un coût alimentaire de 93 €/1 000 litres, contre 114 € pour le groupe. Le coût de fonctionnement du robot évalué par le centre de gestion est de 21 €. « Au-delà de la maintenance, il y a certaines options qui ont un prix, mais c'est surtout la consommation de concentrés qui peut faire déraper les coûts. »
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