Les auditions de la commission d'enquête sur les conditions d'abattage se poursuivent. Les représentants de la profession des vétérinaires ont rappelé l'importance de leur rôle dans le bien-être des animaux à l'abattoir.
Plus d'un mois après l'ouverture des auditions de la Commission d'enquête sur les conditions d'abattage, c'était au tour des vétérinaires de venir témoigner de leur ressenti. Sans surprise, leur première exigence, « c'est que l'animal soit respecté, lance Michel Baussier, président du Conseil national de l'ordre des vétérinaires de France (CNOV), en préambule de son intervention. Il faut que dans toutes les phases, jusqu'à la mort, il n'y ait pas de souffrance. C'est important pour les éleveurs et toute la filière élevage. » Frère et fils d'éleveur, Michel Baussier insiste sur « le grand soin » que les éleveurs prennent avec leurs animaux. « Il est intolérable que leurs efforts soient gâchés dans la dernière minute de vie de l'animal à l'abattoir », tempête-t-il.
Laurent Perrin, administrateur de la fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) et secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) partage le même avis. Il demande néanmoins à ce que les images de L214 ne deviennent pas une généralité de ce qui se passe dans les abattoirs. Lui-même est inspecteur dans un petit établissement multi-espèces. « Un abattoir n'est jamais un spectacle agréable, même quand ça se passe bien, admet-il. Pour quelqu'un de non formé, ça reste un choc. »Trouver des solutions adaptées
« Que pensez-vous du référent bien-être animal, de la vidéo surveillance, et de la mise en place d'un comité d'éthique dans chaque abattoir ? demande Olivier Falorni, le président de la commission parlementaire aux deux vétérinaires. Pour Michel Baussier, avoir un référant est une solution qui va dans le bon sens. « Mais le dispositif a ses limites », juge-t-il, rappelant que ce type de poste existe déjà dans certains abattoirs, dont certains incriminés par L214.
En revanche, il semble pleinement favorable à la mise en place d'un comité d'éthique. Il fait le parallèle avec ceux créés dans l'expérimentation animale, dont il estime que l'impact a été moteur pour l'amélioration des conditions de vie des animaux. « Mais il ne faut pas rester dans un comité de « supers experts », reprend Laurent Perrin. Il faut y faire entrer des usagers, des bouchers, des éleveurs, et les associations de protection animales. »
« L'étourdissement n'est pas la mort »
Interrogé ensuite par les députés sur la position du CNOV face à l'abattage rituel, Michel Baussier se défend aussitôt. Car le CNOV avait, quelque mois plus tôt, exigé que tout animal abattu soit étourdi au préalable, et dans tous les cas. Autrement dit, aucune dérogation ne doit être accordée. « Nous avons pris position sur la nécessité d'une perte de conscience, en aucun cas il n'y a la moindre contestation de rites de la part de l'ordre des vétérinaires, institution de la République laïque, tranche-t-il. Nous ne remettons pas en cause l'abattage rituel. » Il insiste sur le fait que « l'étourdissement n'est pas la mort, mais une perte de conscience », et rappelle que dans nombre d'abattoirs, le sacrificateur l'exige.
Hélène ChaligneJournaliste au service de l'élevage
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