Le déséquilibre persiste sur le marché

Dans une note de conjoncture diffusée ce 2 juin 2016, Agreste, le service de la statistique du ministère, dresse un bilan du marché des produits laitiers au premier trimestre de 2016. Il souligne que la hausse de collecte en France a été modeste au premier trimestre. Les éleveurs ont livré 6 377 millions de litres de lait de vache, soit 1,8 % de plus qu'à la même période en 2015. « En mars 2016, la collecte se replie de 1 % sur un an, après les hausses de 1,9 % et 4,9 % en janvier et février. »

Ailleurs en Europe, sur les deux premiers mois de l'année, « la production de lait s'est fortement accrue avec une hausse de 7,4 % sur un an, soit plus de deux fois la hausse observée en France (+3,3 %). Cette collecte supplémentaire de 1 723 milliers de tonnes représente la réalisation en deux mois de près de 50 % de la hausse de l'année 2015. »

14 €/1 000 l de moins en mars, 25 € en janvier et février

« En mars 2016, à 309 €/1 000 litres, le prix moyen versé aux producteurs français de lait (prix à teneur réelle, toutes qualités confondues) est inférieur de 4,5 % au prix de mars 2015, soit 14 € de moins que l'année précédente. Après un écart de 25 € en janvier et février, la baisse semble ralentir, mais le prix est encore faible, inférieur de près de 10 % au prix moyen de 2010 à 2014. »

Le ministère note que malgré la mise en place de l'intervention et du stockage privé par Bruxelles, « la situation continue de se dégrader. En effet, des investissements de production avaient été réalisés dans la perspective de l'expiration des quotas laitiers le 31 mars 2015 et de prévisions positives sur le marché mondial. La baisse de la demande, notamment chinoise, et la fermeture du marché russe, a accentué le déséquilibre du marché, lié à l'accroissement de l'offre européenne. »

Concernant la possibilité laissée par la Commission aux organisations de producteurs de prendre des accords volontaires en vue de maîtriser la production pour une période de six mois, Agreste estime qu'en « fonction du nombre d'accords conclus et des volumes concernés, et avec la baisse saisonnière de la collecte, la stabilisation de la production pourrait aider à rééquilibrer le marché du lait et des produits laitiers ». Il reste à voir si cette mesure trouvera des adeptes…