Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a appelé les ministres européens de l'Agriculture, qui se réunissent lundi à Bruxelles, à se pencher sur trois sujets : la levée de l'embargo russe, l'étiquetage sur l'origine des produits et le prix d'intervention.
La levée de l'embargo russe sur les exportations alimentaires de l'Union européenne « tarde à venir », a-t-il estimé au micro de France Info. « Aujourd'hui on nous annonce peut-être une fin de l'embargo d'ici la fin de ce semestre, mais on en est encore très loin ».
« Il faut absolument que la Commission européenne, sous l'impulsion du Conseil des ministres, accepte un étiquetage des produits sur l'origine », a-t-il par ailleurs estimé.
« À partir du moment où (en France, ndlr) nous avons des coûts de revient qui sont plus importants, il est clair que nous nous exposons à des importations de produits européens, et c'est là qu'il est important que les consommateurs puissent faire la différence », a justifié M. Beulin. « Il ne s'agit pas de se barricader autour de nos frontières, il s'agit de donner une information, le consommateur fera le choix. »
Selon le président de la FNSEA, Bruxelles devrait par ailleurs « prendre toutes les mesures pour gérer un peu mieux cette crise et gérer un peu mieux les marchés, et cela passe notamment, pour la production laitière, par un relèvement du prix d'intervention ».
« Beaucoup de colère et de désespérance »
« Il s'agit de permettre de racheter des stocks de beurre et de poudre (de lait, ndlr), à dose modérée évidemment mais avec un prix qui permette de dégager le marché pour soutenir les prix », a-t-il noté.
Sur l'ensemble de ces sujets, « un certain nombre d'Etats-membres » restent dans une posture « plutôt libérale », « considérant qu'après tout, les plus faibles vont tomber et qu'on prendra leur place sur le marché européen », a-t-il relevé, en estimant que « c'est pas comme ça qu'on (pouvait) construire l'Europe ».
Depuis plusieurs semaines, les agriculteurs français, qui traversent une crise sans précédent, multiplient les actions, bloquant ou déversant des déchets sur des routes, devant des plateformes logistiques de la grande distribution ou des centres commerciaux notamment.
« Il y a beaucoup de colère et de désespérance », a reconnu M. Beulin. « La balle est dans le camp des pouvoirs publics, à la fois communautaires et nationaux », a conclu M. Beulin en soulignant qu'elle était aussi dans le camp des « partenaires de la filière » dont les distributeurs.
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