C'est tout un symbole. Hier soir, le 3 août 2016, à Domfront dans l'Orne, c'est devant le premier site industriel construit par le groupe Lactalis en 1972 que la FDSEA et JA de l'Orne ont choisi d'exprimer leur colère.
Pourquoi cibler Lactalis ? Parce que le groupe mayennais affiche le prix de base le plus bas de Basse-Normandie pour les livraisons de juillet, 255,99 €/1 000 1 (prime tank incluse), alors que, au plus haut, la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin (MLC) verse 318,05 €/1 000 1 à ses adhérents. Avec le paiement de la qualité et les primes « maison », l'écart de 62 €/1 000 1 se réduit à 58 €/1 000 1.
Selon l'observatoire du prix du lait de L'Éleveur laitier, pour une qualité super A et des taux à 33/42, les livreurs Lactalis de l'Orne seront payés dans quinze jours 296,01 €/1 000 1 (prime tank comprise). Et ceux de MLC 353,97 €/1 000 1. « Lactalis nous traite d'irresponsables, mais qui l'est plus que lui ? » lâche David Béchet, en charge de la section lait de la FDSEA.
Des producteurs « en colère » et « désespérés »
David Béchet fait référence au communiqué de presse publié le 29 juillet 2016 par l'industriel. « Les producteurs présents devant le site de Domfront sont uniquement des présidents syndicaux cantonaux. La situation est tellement catastrophique dans les exploitations, les producteurs sont tellement en colère et désespérés que si nous faisons appel à eux, nous ne sommes pas sûrs de les tenir », prévient-il.
Les manifestants craignent que les laiteries environnantes se calent sur Lactalis et ajustent leur prix de base à la baisse au quatrième trimestre. « Lactalis communique sur son soutien généreux avec une aide de 30 €/1 000 1 en juillet et de 48 €/1 000 1 en août, mais c'est une aide qui incite au prix bas », lance Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA.
« Lactalis a peur pour son image »
Plutôt qu'organiser des actions de plus grande envergure, JA et leurs aînés s'orientent vers une opération de stickage des produits. « Il va reprocher aux producteurs qu'ils se tirent une balle dans le pied, mais lui aussi le fait. Lactalis a peur pour son image », estime Alexis Graindorge, président de JA dans l'Orne.
Les producteurs ne veulent pas cibler uniquement le groupe lavallois, et promettent de visiter les autres industriels de la région. « Nous ne pouvons négocier ni les prix ni les contrats. Nous ne pouvons pas changer de laiterie. Nous sommes enchaînés. » Symboliquement, cinq manifestants se sont enchaînés aux grilles de l'usine de Domfront.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?