« Vu l’hiver doux et pluvieux, la pleine pousse de l’herbe est avancée et devrait avoir lieu autour du 15 au 20 avril, estime Benoît Rouillé, d’Idele. L’herbe est naturellement équilibrée en azote et énergie, ce qui explique le surcroît de lait. » Pour lui, le premier levier facile à actionner est la diminution du concentré de production. « L’intérêt est qu’il est réversible. Il est possible de reprendre rapidement une production normale. Les vaches sont plastiques. Elles sont capables de s’adapter. »
Pour les vaches à 25 kg de lait
Cette mesure est destinée aux vaches autour de 25 kg de lait, pas à celles à 30 kg et plus. « On ne répondrait plus suffisamment aux besoins énergétiques des vaches à 30 kg et on court le risque de ne pas récupérer leur niveau de production. » Selon la part de pâturage dans la ration, la diminution d’un kilo de concentré brut/vache/jour engendre une baisse de production de 0,5 à 1 kg de lait. « Une baisse de 0,5 kg de lait correspond à une ration en zéro pâturage. Même si l’éleveur accepte de distribuer un peu moins de concentré de production, elle doit rester globalement équilibrée et distribuée à volonté, c’est-à-dire avec un peu de refus sur la table d’alimentation », souligne-t-il
Correcteur azoté : un mois maxi
Que ce soit 100% à l’auge, en ration mixte pâturage + fourrages conservés ou en pâturage dominant, d’une façon générale, l’objectif est de distribuer une ration la plus équilibrée possible. « Elle l’est en pleine pousse de l’herbe avec 5 kg de MS de maïs. On peut supprimer le concentré de production mais aussi le correcteur azoté sans pénaliser la production. Si l’éleveur souhaite la freiner, il peut adopter cette stratégie dès 7 à 8 kg de MS de maïs. » Selon Benoît Rouillé, la diminution du correcteur azoté est une solution plus efficace que celle du concentré de production. « Un kilo de tourteau de soja en moins réduit en moyenne de 1,7 kg/vache/jour la production en ration pâturage + fourrages conservés et en 100% distribuée. Avec 2 kg de moins, on passe à une réduction de 5 kg de lait. Mais attention ! Si l’on veut retrouver la courbe de lactation normale, la baisse du correcteur azoté ne doit pas durer plus d’un mois. » Autre précision importante d’Idele : il propose de diminuer soit le concentré de production, soit le correcteur azoté, mais pas les deux, sauf si la part d’herbe pâturée devient majoritaire dans la ration. « Il est important de maintenir les bonnes pratiques pour une herbe de qualité, ajoute-t-il. L’herbe pâturée d’aujourd’hui, c’est la repousse de demain. »
Distribuer aux veaux du lait entier
Et si l’éleveur ne souhaite pas pénaliser la production de ses vaches, il peut distribuer du lait entier aux veaux, en respectant une certain nombre de recommandations pratiques qu’Idele met également en ligne sur son site.
Claire Hue
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