Une bataille de la FNPL menée sur deux fronts et deux cibles

Pour la FNPL, il y a deux vilains petits canards chez les privés : Lactalis et Danone, qui ne respectent pas leurs contrats à la lettre.

A la FNPL, il y a ceux, minoritaires, qui aimeraient passer à autre chose que la seule défense du prix du lait pour préparer les mutations qui vont bouleverser le monde de la production dans les dix ans (30.000 exploitations attendues en 2025). Et il y a ceux qui tiennent le manche du syndicat, pour lesquels elle est une raison d'être et un prérequis. L'attitude de certaines laiteries et les comptes d'apothicaires dans lesquels elles rentrent pour « gratter » quelques euros leur donnent raison.

La énième bataille qu'ils ont menée s'est jouée dans un paysage devenu très flou depuis la disparition, au début de 2013, des grilles de prix régionaux saisonnalisés. Et avec elles, du repère « prix désaisonnalisé » permettant le calcul d'un indice de compétitivité indiscutable avec l'Allemagne.

Les laiteries le calculent aujourd'hui de quatre façons. Dans ce contexte brouillé, la bataille du prix 2013 s'est conduite sur deux fronts : l'impact des 25 € de la médiation du printemps, et le calcul de l'effet conjoncturel des marchés et de l'écart de compétitivité avec l'Allemagne. D'après la FNPL, cela devait globalement conduire le prix de base moyen national de 315 € en 2012 à 346 € en 2013 : +6 €/1.000 l au titre de l'augmentation des charges après l'accord du médiateur (25 € sur trois mois ramenés sur un an) et +25 € des marchés.

Pour les +6 €/1.000 l « vendus » par certains de la FNPL à leurs troupes comme un bonus, la messe est dite. Les livreurs Senagral, Danone... l'ont clairement compris sur leurs payes de lait. Ces 25 € du printemps n'étaient qu'une avance qu'ils remboursent. Pour d'autres, ils se sont dilués dans les prix de base appliqués. C'est le cas par exemple « des Sodiaal et Lactalis », leurs entreprises ayant choisi depuis la médiation un prix 2013 politique. Mais le résultat est le même. Les producteurs devront se contenter du bonus lié aux marchés et à l'écart de prix France-Allemagne, un +25 €/1.000 l annuel sur lequel les estimations des transformateurs et de la FNPL concordent.

Les cas Lactalis et Danone

Tout irait donc pour le mieux s'il n'y avait eu le cas Lactalis. D'après les calculs en région du syndicat, fondés sur les annonces de Laval pour le dernier trimestre (+ 50 €/mois), il était le seul (avec Danone) à ne pas coller aux +25 € sur l'année. Question de repère pour 2012 : la FNPL prend le prix moyen des grilles régionales (qui n'ont cessé d'être qu'au 1er janvier 2013), c'est-à-dire sans flexibilité.

Lactalis retient le prix qu'il a payé, y incluant une flexibilité négative et ses 5 €/1.000 l appliqués à la fin de 2012 sur deux mois. Bref, avec près de 5 € de moins sur l'année. Autre point de friction depuis qu'il a décidé à la suite de la médiation d'un prix politique 2013 à +25 € : Laval ne fait plus référence aux indicateurs Cniel. Disparue donc depuis la flexibilité devenue positive... près de 2 €/1.000 l grattés au passage.

Devant le tollé provoqué, Lactalis a finalement lâché du lest. À l'issue de sa discussion avec l'Unell le 19 décembre, il s'est engagé à faire + 26,20 €, mais sans toucher au point de départ. Cela se traduira par un bonus d'un peu plus de 10 € sur le lait de décembre. Les OP Lactalis espéraient un cadeau de Noël plus conséquent.

J.-M. Vocoret  

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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