
« Et pourtant, elle tournait », pourra dire ma grand-mère dans quelques millions d’années.
Quand Dieu annonça à Noé qu’il devait construire l’arche , celui-ci répondit : « Ça ne m’arrange pas, j’avais prévu de retaper un appartement pour la retraite et puis j’ai le mal de mer. Tu ne préférerais pas une fusée ? » Dieu fronça les sourcils et Noé se dit qu’il valait mieux obtempérer plutôt que mourir noyé et prendre vingt-cinq ans de purgatoire. Par la suite, au fil des siècles, à chaque grande guerre, famine, épidémie, sonnait une nouvelle fois l’avènement du châtiment divin pour punir l’homme de ses fautes et le rayer de la carte. Plus près de nous, le péril atomique signait l’apocalypse. Le réchauffement climatique et la concentration de gaz carboniques sont les nouveaux arguments pour menacer l’espèce humaine d’extinction. Climatosceptiques et experts du Giec s’affrontent à coups d’arguments spécieux d’un côté, d’études scientifiques de l’autre. Plutôt que d’opposer Trump à Jean Jouzel, il suffit de comprendre l’évolution de notre planète et l’apparition de la vie sur Terre pour se constituer un avis simple. Évidemment, tout cela est vrai puisque c’est ma grand-mère qui me l’a raconté.
La Terre s’est formée il y a 4,5 milliards d’années. Progressivement, une atmosphère terrestre apparaît à partir du dégazage du magma. Ces gaz étaient principalement de l’azote, du dioxyde de carbone, de l’ammoniac, du méthane et de la vapeur d’eau. Tu comprends aisément que c’était irrespirable et qu’en comparaison, la pollution actuelle de nos villes ressemble à un brouillard de matin frais. La période du carbonifère entre 350 et 300 millions d’années permet aux végétaux luxuriants de stocker du carbone qui, une fois enfoui, donne le charbon. Les organismes marins piègent le carbone et se transforment en pétrole. De grandes quantités de méthane sont aussi piégées dans les fonds marins et le permafrost sous forme de gaz. Dans le même temps, grâce au soleil, les bactéries et les plantes développent le phénomène de photosynthèse et produisent de l’oxygène en grande quantité. L’atmosphère d’origine évolue pour devenir cet air que nous respirons.
Fin de l’histoire ? Non, car depuis la révolution industrielle fondée sur l’utilisation des énergies fossiles, nous relarguons dans l’atmosphère le carbone stocké au fil des millions d’années. Pas besoin d’être un grand scientifique pour comprendre que l’on se prépare des lendemains suffocants. L’agriculture de conservation, le sans-labour, les haies… autant d’idées pour stocker à nouveau du carbone et reculer l’échéance fatale. Depuis plus de dix ans, on nous annonce que l’on pourrait être rémunéré pour ce service. Des budgets sont alloués pour développer la notion de PSE (paiement pour service environnemental).
En attendant, les seuls à avoir fait du business avec les crédits carbone sont les mafias qui ont engrangé des milliards en achetant des crédits carbone étrangers hors TVA, puis en les revendant TTC sans reverser les 20 % à l’État. Affligeant !
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