Une vague impression...

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… Celle de me faire avoir par des systèmes coopératifs aux valeurs dévoyées.

Néovia, fleuron coopératif de l’alimentation animale issu des années 1960, a été vendu par In Vivo à un privé américain pour la somme d’un milliard et demi d’euros. Son expertise dans les techniques cherchant à remplacer les antibiotiques par de nouvelles substances va passer « à l’ennemi », malgré les accords visant à poursuivre les partenariats avec les coops françaises (pour combien de temps ?). Avril, conglomérat contrôlé par la fédération des producteurs d’oléagineux adhérente de la FNSEA, importe de l’huile de palme pour fabriquer du biodiesel au détriment de ses producteurs de colza. Cooperl, première coopérative spécialisée dans l’élevage porcin, se félicite que son activité génétique en Chine est devenue bénéficiaire. Pendant ce temps, elle se désengage du MPB (marché du porc breton, référence pour la fixation des prix), en devenant moins-disante et baisse le prix de ses coopérateurs.

Agrial se diversifie en devenant concessionnaire Claas sur le Grand Ouest et n’est pas capable de rémunérer correctement ses producteurs de lait. Quand elle rachète la laiterie Guilloteau dans l’est de la France (en zone comté), elle décide de manière unilatérale d’aligner le prix du lait sur la grille Grand Ouest. Ne parlons pas de Soodial dont les démêlés avec les Chinois ne sont toujours pas clarifiés. Le Crédit agricole, fondé par nos grands-pères à partir des tontines locales, n’est plus la banque verte au bon sens paysan. Groupama, issu des mutuelles chevalines et bovines, est devenu un groupe d’assurances comme les autres. Nos centres d’insémination, Évolution et Gènes Diffusion, se livrent une concurrence féroce. Nos contrôles laitiers, malgré les regroupements, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les stratégies et des outils communs.

Tous ces organismes, et bien d’autres, se recommandent de la coopération et maintiennent un conseil d’administration composé d’agriculteurs. Plus ils grossissent et plus ils s’éloignent de la base et de ce pourquoi ils ont été créés. Les directeurs prennent le pas, les montages financiers se complexifient et les plus-values s’évaporent mais ne sont pas perdues pour tout le monde.

Pourquoi nos systèmes coopératifs ne ristournent-ils pas de bénéfices substantiels comme ceux du nord de l’Europe ? « Nous avons une stratégie de réinvestissement et de développement qui va faire gagner des parts de marchés et ainsi permettre de continuer à valoriser vos produits. Vous toucherez les royalties à la fin, soyez patients. »

J’ai comme la désagréable impression de me faire rouler dans la farine. Nos anciens créèrent la coopération pour mieux s’organiser et reprendre la main sur la valorisation de nos produits accaparés par les privés et les notables. Aujourd’hui, la mondialisation et le libéralisme détournent les fondements de la coopération. Serions-nous revenus au point de départ ?

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Maladies
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Herbe

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