Bonne santé 2019

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Pas très original, mais c’est la tradition, on se bise pour se souhaiter le meilleur…

En 2017, ici même, j’avais fait la liste des résolutions pour 2018 du genre : « Arrêter de faire des jeux de mots qui ne font rire que moi. Ne plus me mettre en colère en voyant le monde du lait… » À toi de deviner celles réalisées alors que l’année 2018 s’est terminée sur quelques pépites. Coop de France a affirmé sans rire qu’en 2017, les coopératives ont payé la tonne de lait 6 € de plus que la moyenne nationale. Méthode Coué ? L’observatoire des prix du lait standard qui paraît chaque mois dans cette revue d’investigation n’arrive, hélas, pas à cette conclusion. Hormis Isigny-Sainte-Mère en Normandie et la fromagerie Ermitage dans l’Est, les coops ne font jamais la nique aux privés. OK, l’observatoire n’a pas la prétention d’être exhaustif. Mais si l’on cible le numéro un de la coopération laitière, Sodiaal –  25 % du lait français –, il faut des verres grossissants pour voir l’écart qui le sépare d’un Lactalis ou d’un Savencia.

De son côté, le Cniel arrive à la conclusion que le coût de production moyen français est de 396 €/t en… 2016. Je te laisse apprécier la réactivité de la structure. Ils n’ont pas voulu franchir le seuil psychologique des 400 €, contrairement aux calculs de l’observatoire des prix (FranceAgriMer) ou de l’EMB plus près de 450 €. Des syndicalistes affirment que c’est une moyenne nationale et qu’en élevage spécialisé de plaine, c’est beaucoup moins. Merci les gars, nous sommes bien défendus. La FNPL d’André Bonnard prétend que cet indicateur « ne sera pas publié par le Cniel » par manque de consensus des industriels coopératifs et privés. Alors à quoi sert cet organisme auquel nous versons 30 M€ ? C’est à pisser de rire.

En Allemagne, une tonne de lait générerait 700 € de chiffre d’affaires quand en France, la même produirait 1 200 €. En 2017, les Allemands ont touché en moyenne 25 € de plus que nous, et 5 € de plus sur les dix premiers mois de 2018. Si l’on ajoute, toujours selon l’observatoire de L’Éleveur laitier, que ces cinq dernières années, les Hollandais de Friesland Campina (coop qui peut être fière de son prix) ont perçu, en moyenne, 30 € de plus par an que nos trois leaders dans l’Ouest (Lactalis, Sodiaal et Savencia), on est en droit de s’exclamer : « Mais où va le pognon ? »Les négociations avec les GMS n’ont jamais été aussi serrées. L’organisation des AOP est déjà empêtrée dans des querelles de chapelle. Certains voudraient en faire des syndicats. Doivent-elles siéger au Cniel ou pas ? Les politiques se déchargent du problème en affirmant que la loi Égalim apporte les outils pour résoudre cela. Une manière bien française de se renvoyer la patate chaude.

On espère toujours que la nouvelle année sera meilleure que la précédente. Moi je te souhaite une bonne santé parce que tu vas en avoir besoin. Je peux te prédire, sans prendre de gros risques, que 2019 ne sera pas meilleure. Et moi, je continuerai à écrire cette chronique car le monde du lait, c’est comme la politique, ce n’est pas parce qu’on n’y comprend rien qu’il ne faut pas en parler.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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