Or vert, noir, jaune, blanc

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« Tout ce qui brille n’est pas or », proclame le dicton. C’est pourtant ce qu’on espère nous faire gober.

Or vert  : Valéry Giscard d’Estaing, en son temps, souhaitait que la France devienne un grand pays exportateur de denrées agricoles, notre pétrole vert. Les présidents successifs nous bercèrent d’illusions. Bilan, nous sommes passés de troisième exportateur mondial à septième, derrière la Hollande et bientôt derrière l’Inde. La Pologne nous ravit le titre de premier en Europe pour la volaille. Notre cheptel bovin et ovin diminue. Les pays de l’Est nous taillent des croupières sur le marché des céréales. Le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne développent le bio à toute vitesse. La moyenne des fermes bio en Australie avoisine les 10 000 ha.

La montée en gamme de nos produits agricoles est une nécessité . Faudra-t-il importer des aliments standards pour la moitié des Français qui n’ont pas les moyens ou la conscience de la qualité made in France. À quand un revenu décent ?

Or noir : la plupart des pays exportateurs de pétrole sont en crise. Le peuple ne bénéficie pas de la manne captée par une diaspora de nantis.Or jaune : les chercheurs et mineurs de tous les pays s’escriment pour un salaire de misère afin d’enrichir des grossistes et des courtiers. Or blanc : le lait, le sucre. L’histoire se répète. À la fin des quotas laitiers, on nous promettait une ère où la loi de l’offre et de la demande apporterait la prospérité. On voit ce que cela donne. Les betteraviers découvrent à leur tour la dure loi du marché après l’abandon des quotas sucriers. L’International Sugar Organization a révisé à une forte hausse la production mondiale de sucre, à plus de 185 millions de tonnes, et table sur une consommation de près de 175 Mt pour la campagne 2017-2018. Les stocks mondiaux seraient ainsi au plus haut, avec un excédent dépassant 10 Mt à la fin de la campagne. Les prix mondiaux du sucre restent au plus bas depuis le début de la campagne. La production sucrière européenne est révisée à la hausse par la Commission, à 21,2 Mt, contre 17,8 Mt en 2016-2017. Les prix mondiaux des produits alimentaires de base ont fortement baissé au mois de juillet, selon l’indice FAO publié le 2 août 2018, en particulier ceux des produits laitiers et du sucre (source : La France Agricole).

La filière colza (donc des tourteaux non OGM pour nos VL) est au plus mal avec les importations d’huile de palme et l’accord passé entre Juncker et Trump (voitures européennes contre soja OGM).

Partout dans le monde, le producteur de matière première est exploité par les intermédiaires. De tout temps, des alchimistes ont cherché la formule pour changer le plomb en or. La transmutation (action de changer une substance en une autre), en l’occurrence changer une matière première en monnaie sonnante et trébuchante, est un leurre que des affairistes nous font miroiter pour leur plus grand bonheur.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Herbe

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