Pot-pourri drolatique de mesures européennes kafkaïennes sorties d’esprits tordus.
Dans la chronique du mois d’avril , je vous expliquais comment les Hollandais ont magouillé leurs plans d’épandage et trafiqué les déclarations de naissance en vue de sous-évaluer les rejets phosphore. Cette condition était indispensable pour conserver la dérogation de 250 U d’azote minéral épandable sur prairie. Alors que la Commission européenne a reconnu la fraude, elle vient de prolonger la dérogation pour deux ans. Vive les fraudeurs ! Un groupe d’éleveurs bretons est allé en visite en Irlande, dans le comté de Cork. Là-bas cohabitent des petites structures de 50 à 70 vaches laitières sur 35 ha, avec des chargements compris entre 2,5 et 3,7 UGB/ha. Alors que le trèfle est l’emblème national, il n’y en a pas dans les prairies. De l’aveu d’un éleveur, interrogé par la revue Terra : « La fertilisation azotée entre 250 et 300 U d’azote ne convient pas au trèfle et le trèfle ne plaît pas aux éleveurs irlandais. » Considérant que leurs petites vaches à 7 000 litres seraient comptées en France comme rejetant 85 U d’azote multiplié par trois de chargement, on obtient 255 U d’azote animal plus 250 U de minéral, soit 500 kg/ha. Même avec une production de 13 tonnes de matière sèches d’herbe, je mets quiconque au défi de faire avaler cela à un zélé contrôleur français. Et on nous vend le système irlandais comme un modèle à suivre. D’accord, mais avec les mêmes règles.
Dans la même revue, un dossier sur les règles de la déclaration Pac. « Toute prairie qui n’a pas été déplacée, même si elle a été labourée et réensemencée devient permanente la sixième année. » Avec l’augmentation des troupeaux, les surfaces pâturables autour des stabulations s’amenuisent. Voilà une mesure qui incite à cultiver des maïs au ras des bâtiments. « Pour les cultures mélangées, le mélange est considéré comme distinct si les espèces diffèrent de l’une à l’autre et ne servent pas à la production d’herbe ou de fourrages herbacés. » Si quelqu’un a compris, il peut m’appeler au 06 68 63… Un arbre isolé ou une bande tampon dans une prairie permanente ne sont pas éligibles à la SIE (surface d’intérêt écologique). Un mètre linéaire de haie compte pour 10 m2 de SIE, mais un groupe d’arbres pour 1,5 m2, une mare pour 1,5 m2, un arbre isolé pour 30 m2, une bande de forêt pour 1,8. De telles mesures kafkaïennes ne peuvent sortirent que de l’esprit tordu d’un fonctionnaire.
On a beau dire, mais ils se marrent bien à Bruxelles. Ben oui… c’est de l’humour. Absurde, certes, mais ça peut être une règle. Du genre : « Quelle différence y a-t-il entre un pigeon ? Les deux ailes sont différentes surtout la gauche. » Tu n’as rien compris ? C’est que tu n’as pas d’humour. C’est pour cela que tu ne comprends pas les règles de Bruxelles. CQFD. Tiens, juste histoire de te faire marrer une dernière fois. On va faire payer le Brexit aux agriculteurs. La Commission propose de baisser la dotation Pac française de 5 % pour pallier la désaffection des Anglais. Avec les différents ajustements prévus, ce sera plutôt 10 %. C’est à mourir de rire… et même à en crever !
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