Les machines infernales

Article réservé aux abonnés.

L’utopiste éclairé ne doit pas abdiquer face aux « Terminator » trustant le pouvoir.

« Le véritable danger ne vient pas d’une machine qui dépasserait l’homme par son intelligence – le génie naît dans l’émotion, la douleur et parfois la fracture – mais bien de l’homme qui déposerait au pied de machines, qui en sont dépourvues, sa conscience », Philippe Lemoine, dans Ouest France. Nul besoin de machines futuristes pour s’approprier le pouvoir. L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) dénonce le « climat catastrophique » des négociations commerciales : 47 % des entreprises ont été contraintes à des baisses de tarifs malgré les engagements pris lors des EGA. On apprend que Michel-Édouard Leclerc (encore lui) a créé une centrale d’achat, Eurelec ­Trading, en Belgique qui lui permet de traiter avec les fournisseurs français en s’affranchissant de nos lois nationales. Sa centrale négocie à la baisse puis revend à bon prix à ses filiales françaises et la différence, donc le bénéfice, reste en Belgique où il est très peu imposé. Leclerc peut clamer ensuite à qui veut l’entendre que ses magasins français margent très peu. Non seulement les espoirs soulevés par les EGA prennent du plomb dans l’aile, mais le fisc français se fait encore flouer.

Il n’y a pas que dans la grande distribution que les grosses machines ont du mal à se remettre en cause. Nous sommes quelques-uns à tenter d’expliquer que le fonctionnement du Cniel est inadapté. On nous répond que Macron a donné tout pouvoir aux interprofessions pour faire des propositions dans le cadre des EGA. De l’aveu même d’une personne bien informée, l’interprofession laitière est celle qui propose des solutions les moins innovantes et pertinentes. Dernièrement, le Cniel a convoqué les OP à une réunion afin qu’elles expriment leurs besoins. Après une matinée d’échanges en interne, l’après-midi fut consacrée à une mise en commun face à messieurs Bonnard (FNPL), Chevreul (FNIL) et une représentante de la FNCL. André Bonnard n’est pas favorable à une représentation des OP au sein du Cniel ou alors il faudra verser une nouvelle cotisation.

Combien de fois faudra-t-il répéter que le Cniel ne votera jamais de décisions favorables aux producteurs, car il faut un vote unanime des trois collèges ? Je rappelle que les producteurs apportent déjà 75 % du financement, soit 30 millions alors que les industriels privés et la coopération, avec 5 millions chacun, ont une minorité de blocage.

Seule une instance non syndicale, regroupant les OP en amont, financée par 20 millions d’euros repris au Cniel, devra élaborer la stratégie des producteurs qui ensuite la défendront fermement dans un Cniel réformé, intègrant les GMS et les consommateurs. Pourquoi la revalorisation du gramme de matière grasse n’avance-t-elle pas ? Parce que les transformateurs n’y ont pas intérêt.

Ne déposons pas notre conscience au pied du Cniel : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux », Benjamin Franklin.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

Tapez un ou plusieurs mots-clés...