Johnny est mort, vive Johnny ! Pendant ce temps, entendez-vous dans nos campagnes…
Je me suis souvent interrogé sur la capacité des Anglais et d’autres peuples à vénérer leur famille royale. Je me suis souvent interrogé sur la capacité des dictateurs à transcender les foules à coups de défilés militaires et autres tirs de missiles. Je me suis souvent interrogé sur la capacité des démocraties à donner en pâture les jeux du cirque footballistique à coups de Neymar pété de tunes et d’argent douteux saoudien. Les Romains proclamaient déjà : « Panem et circenses. Du pain et des jeux et le peuple sera content, il suivra aveuglément les lois des seigneurs dieux. »
Johnny est mort. Il a commencé sa carrière alors que j’étais en couches-culottes. Près de soixante ans de carrière, ça cause. Respect ! Je n’ai jamais été fan, même si j’ai beuglé « Allumer le feu » un soir de cuite. Je respecte la douleur des millions de Français à qui il a procuré des moments de bonheur et d’évasion. Fallait-il en faire autant lors de sa disparition ? Éditions spéciales sur toutes les radios et télévisions le jour de sa mort. Plusieurs heures non-stop à la télé pour la cérémonie. Descente des Champs-Élysées avec une escorte digne d’un président de la République. Présence de Macron, Hollande et Sarkozy. Souvent moqué, brocardé, voire méprisé, par l’intelligentsia et les politiques, il devient soudain le symbole de l’unité nationale.
Faut-il mourir pour que l’on vous pare soudain de toutes les qualités ? Je préférerais de mon vivant. Au passage, Harley-Davidson se fait une pub inespérée avec 700 bikers bardés de cuir et chevauchant les motos de Milwaukee (mère patrie des mécaniques américaines). Tout cela n’est-il pas un peu trop pour quelqu’un qui a tenté de se faire domicilier aux États-Unis, puis à Monaco, puis en Belgique, puis en Suisse et, enfin, à Saint-Barthélémy, dans le but d’échapper au fisc français ? Mais n’est-ce pas un sport national pour nos célébrités ?
Des éditorialistes comparent la ferveur populaire de l’instant à celle qui entoura la mort de Victor Hugo en 1885 (deux millions de Français massés le long du parcours emprunté par le cortège funèbre). Il fallait oser et certains l’ont fait. Gageons que dans cinquante ans, Hugo sera toujours lu et Johnny beaucoup moins chanté. En 2008, Jean d’Ormesson, l’écrivain disparu le 5 décembre dernier (un jour avant Johnny), racontait qu’il fallait être très prudent dans la mise en scène de sa propre mort. L’auteur expliquait qu’il ne fallait pas disparaître en même temps qu’une autre grande célébrité pour ne pas être éclipsé. Ironie de l’histoire qu’il n’aurait pas hésité à commenter avec un sourire moqueur.
Et pendant ce temps, Gérard, un collègue, a mis fin à ses jours sans tambour ni trompette, juste usé par le métier à 57 ans. Respect de la nation à ce travailleur de l’ombre, à Marie-France et à sa famille et à tous ceux qui galèrent dans nos campagnes.
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