
Très récemment encore, je me contrefoutais totalement de cette bestiole.
Ce mammifère édenté qui vit en Afrique et en Asie ressemble à un gros artichaut sur pattes. Il a des mœurs très bizarres puisqu’il adore se rouler dans les fourmilières en ouvrant ses écailles, puis il les referme, emprisonnant les bestioles avant de se secouer au-dessus d’une assiette pour les becqueter. Comme il n’a pas de fourchette (ou de baguettes, en Asie), ce qui serait bien inutile, il capture les hyménoptères avec sa langue. Sa femelle s’appelle la pangoline et son petit, le pangolinou. Le premier zoologiste qui prétend le contraire aura droit à un bourre-pif. Je me contrefoutais donc du pangolin jusqu’à ce que celui-ci se fasse boulotter par un Chinois qui n’avait plus de pizza surgelée et qui a chopé le coronavirus. En effet, l’animal serait le vecteur de transmission entre la chauve-souris, porteuse saine, et l’homme. Faut vraiment être con comme un Chinois pour bouffer ça, mais ils en disent autant de nous avec les escargots, les cuisses de grenouille, les huîtres et le camembert.
Comment un pangolin peut-il foutre une telle pagaille mondiale ? Mais la réponse est dans la question, mon ami ! C’est la mondialisation des voyages et des échanges commerciaux, avec les inconvénients qui vont avec, depuis le frelon asiatique jusqu’à la fabrication du Doliprane et du Mastijet en Chine. On est bien contents de leur vendre du cochon et de la poudre de lait, mais il faut aussi en assumer les conséquences. Trop facile de leur faire porter le chapeau quand, d’un point de vue agricole, les deux grosses épidémies que sont la vache folle et la fièvre aphteuse nous vinrent d’Angleterre. À ce propos, on a vite oublié que le monde rural a déjà connu le confinement. En Bretagne et en Normandie, en 1974, à la suite de plusieurs cas avérés, tous les rassemblements, manifestations, messes furent interdits. À l’entrée des fermes, on installa des rotoluves de fortune avec de la paille et des bâches, le tout aspergé de désinfectant.
Comme j’étais confiné au cul de mes vaches, je me suis lancé dans la lecture du livre de Thomas Piketty, Capital et Idéologie. Cet économiste de gauche est spécialisé dans l’étude des inégalités. J’avais vu le personnage dans une émission télé où il affirmait que son livre était facile à lire. Confiant, je me suis lancé. Oh la purge ! 1000 pages grand format sans images, juste quelques graphiques. Avec des chapitres comme : « La structure des sociétés ternaires en Europe-Inde de 1660 à 1880 » ou « Le Royaume-Uni et le gradualisme ternaire-propriétaire ». Tu te doutes bien que ce n’est pas du même niveau qu’un SAS. Le gros avantage, c’est que tu lis trois pages le soir après une journée de boulot et tu t’endors direct. Plus de somnifères et pas de risque d’accoutumance.
Mais ce qu’il ne dit pas dans son livre, c’est comment nous allons nous relever de l’épidémie et du marasme économique qui va suivre. Allez, courage et banzaï ! On les aura.
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