rédacteur en chef
L’OP Bel est entrée dans un autre monde. Assurés d’un prix de base de 350 €, auquel s’ajoutent 6 € pour des vaches qui pâturent et 15 € pour le sans-OGM, ses producteurs sont aux anges. D’après notre observatoire, leur lait va bondir de 37 € pour tutoyer 390 € (lait 42/33 super A) de moyenne en 2018.
Alors Bel serait-il meilleur négociateur face aux GMS, à avoir décroché des hausses lui permettant ces largesses ? J’en doute. Bel est surtout un cas particulier. Son business premier, c’est d’acheter des commodités (fromages dédiés à la fonte, poudre de lait) pour fabriquer sa célèbre Vache qui rit, un produit qui marge très bien… Et ce, d’autant que les cotations des fromages plongent (comme après l’embargo russe) ou que la poudre écrémée est au ras des pâquerettes (comme maintenant). Pour son business transformation de lait dédié, en France, au seul marché des PGC (Babybel, Kiri, Boursin), Bel est aussi un cas singulier. Il achète pour compléter sa collecte. Bien moins d’excédents à gérer donc qui pénalisent son équation laitière. Facile dans ces conditions d’apparaître comme le bon élève des EGA.
Sodiaal, Lactalis et consorts ne jouent pas dans la même cour. Ils sont multiproduits et plus exposés aux aléas du marché mondial. Pour faire tourner leurs usines l’été, ils doivent aussi composer avec un excédent de lait au printemps. Dans ces conditions, le seul espoir pour l’amont de voir le prix du lait 2018 tenir est qu’il soit connecté au mix-produit. Mais on le voit avec Lactalis ou Savencia, l’exercice est loin d’être gagné, surtout si le prix issu de la formule remonte de trop.
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