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Le remède du docteur Macron pour que les producteurs vivent enfin de leur métier aurait pu faire un beau flop. Une chance pour le rôle qu’il veut voir jouer aux organisations de producteurs, qu’au lendemain de son discours, le Parlement européen et la Direction générale de l’agriculture aient pris le dessus sur la DG de la concurrence dans leur ultime bras de fer sur les dérogations au droit de la concurrence, au programme du règlement Omnibus.
Les producteurs peuvent souffler. Ce règlement gravera dans le marbre la possibilité de se regrouper en OP ou AOP pour négocier collectivement un contrat. Cette dérogation au droit de la concurrence, héritage du Paquet lait de 2012, devait tomber mi-2020 ! Les OP ou AOP laitières pourront, en outre, s’affranchir du plafond qui limite leur taille et gérer leur production. Mais à une condition, mettre des moyens en commun pour exercer une activité économique (voir p. 20). Il y a là une opportunité certaine pour aller vers une vraie massification de l’offre et des contrats plus équilibrés.
C’est le marché qui décide du prix du lait. Certes, mais le contrat peut prévoir une juste répartition des risques via la prise en compte dans le prix d’indicateurs reflétant les évolutions des coûts de production et celles des valorisations du mix-produit d’une entreprise. Le règlement Omnibus donne là aussi une base juridique qui n’existait pas. Reste à trouver des partenaires prêts à jouer le jeu. C’est là que des OP ou AOP fortes pourraient aider à convaincre les industriels les plus retors au gagnant-gagnant. La balle est dans le camp des producteurs.
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