Il y a quelque chose d'affligeant dans l'indifférence de la Commission européenne et des États membres (qui la supervisent) face à la situation critique où sont plongées nombre d'exploitations laitières. Au point de troubler les plus europhiles au moment de voter pour le Parlement européen.
Alors que le mot « régulation » s'impose dans les discours des plus libéraux d'hier, Mariann Fischer Boel reste droite dans ses bottes. Pas question pour elle d'imaginer une quelconque politique innovante et intelligente qui puisse prendre le relais des quotas et donner des perspectives. On aurait seulement fait l'Europe pour réglementer la courbure des concombres ? Désolant !
À quand, par exemple, à l'instar de ce qu'a fait la Suisse pour l'après-quota, une politique incitative poussant au regroupement de l'offre au niveau des producteurs ? Histoire qu'ils abordent de façon équilibrée les discussions concrètes sur les volumes de lait à contractualiser. Mais rien de tout cela ne se profile à Bruxelles, qui n'a qu'un mot à la bouche : « Fin des quotas ». Comme si on y attendait que la baisse des prix du lait fasse le ménage. Pour que ceux qui restent se remettent sans broncher à produire jusqu'à la prochaine crise… On connaît la suite. Des fermes de 200, 500, 1 000 VL… Pas sûr que le citoyen et le consommateur européen y gagnent et surtout le souhaitent.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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