L'après-quotas en gestation

En réaction au recul de la consommation de produits frais, Danone adopte un nouveau pot de yaourt et révise ses recettes. Cela se traduit en 2013 pour Activia (30 % de son activité) par une progression des volumes de 9 %, hors promos.
En réaction au recul de la consommation de produits frais, Danone adopte un nouveau pot de yaourt et révise ses recettes. Cela se traduit en 2013 pour Activia (30 % de son activité) par une progression des volumes de 9 %, hors promos. (©)

Danone veut construire une relation durable avec ses producteurs sans être décalé du marché de l'ultrafrais, en position délicate actuellement.

M ême si, à 347 E/1 000 l en qualité 38/32, notre prix du lait moyen 2013 est bien placé, nous savons que notre prix de base A est plus faible que les entreprises environnantes sur la seconde partie de 2013. Les choses devraient se rééquilibrer en 2014 », assure Sophie Gosset, la nouvelle directrice des approvisionnements de Danone produits frais France. La faute à l'indicateur de prix France-Allemagne qui a un fort impact aujourd'hui sur la hausse du prix du lait. Il faut revenir à juillet 2013 pour en comprendre les raisons. Le Cniel ne pouvant plus désaisonnaliser le prix FranceAgriMer pour calculer tous les mois cet indice de compétitivité (REL de mars 2014, p. 8), Danone a créé sa propre méthode de calcul, s'affranchissant ainsi de la saisonnalité(1).

En 2014, une hausse du prix d'au moins 25 €/1 000 l

« D'avril à juillet 2013, une réflexion a été menée avec les représentants des organisations de producteurs. Nous avions un accord avec la moitié des OP, mais comme il fallait payer le lait, fin juillet, nous avons étendu son application à la totalité. » Le leader de l'ultrafrais estime la hausse du prix du lait 2014 au moins équivalente à celle de 2013 (25 €/1 000 l).

Pour le premier semestre, il avance un prix de base entre 375 et 385 €. « Pour le second semestre, nous n'en sommes qu'à une estimation que nous ne communiquons pas. » À suivre.

Ce manque de lisibilité à court terme n'empêche pas Danone France d'être optimiste pour le moyen terme. Objectif : contrecarrer la baisse tendancielle de la consommation de produits frais (- 2 % en 2013). « Nous achevons l'adaptation de nos lignes de fabrication à notre nouveau pot de yaourt qui, accompagné de la révision de nos recettes, redresse notre fond de rayon. » Ainsi, la marque Activia a progressé de 9 % en volume en 2013, « hors effet promotions ». Il fonde aussi beaucoup d'espoir sur l'encas Danio, lancé en janvier par le site de Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime). « Il consomme trois fois plus de lait qu'un yaourt classique. »

Vers une nouvelle méthode de calcul du prix

Pour l'antenne française du groupe mondial, c'est une preuve de plus qu'elle aura toujours besoin de lait autour de ses usines françaises. « Nous développons un modèle au plus près de nos consommateurs. Là où nos usines sont implantées, nous vendons. »

Le défi du moyen terme passe aussi par la réussite de l'après-quotas. Le groupe gère deux contradictions : une collecte excédentaire de 10 % et le souhait d'un signal positif aux producteurs. « Le prêt de quota accordé en 2013-2014 est de 5 % alors que nous n'en avons pas besoin », illustre Sophie Gosset. De plus, entre une Normandie demandeuse de lait et un Sud-Ouest en sous-réalisation chronique, les attentes ne sont pas les mêmes. C'est pourquoi le groupe étudie une approche qui prend mieux en compte les spécificités régionales.

Du côté des prix, une réflexion est engagée depuis un an avec les producteurs sur une formule de calcul. Danone ne veut pas en dire plus, mais une chose est sûre, « les prix du lait entre entreprises seront, à l'avenir, de moins en moins comparables ».

CLAIRE HUE

(1) Sur son prix moyen annuel, Danone ajoute les indicateurs « tendances de marchés » et « écart mensuel France-Allemagne » appliqués trois mois avant, ce qui donne le prix Danone mensuel qui est comparé au prix allemand du mois concerné. Le contrat ne tient pas compte de l'écart annuel avec l'Allemagne.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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