Il est devenu impossible d'évoquer les perspectives laitières sans parler de la Chine. Un pays qui attise les commerçants de tous poils, avides de lui vendre leurs produits. Toutes les entreprises qui commercent depuis longtemps avec la Chine alertent sur la difficulté à se comprendre en raison d'une culture et d'une histoire radicalement différentes. Travailler avec eux suppose de les côtoyer. Une expérience étonnante.
Prenons l'exemple de la délégation chinoise venue au Space en septembre dernier. Une dizaine de responsables de l'administration et de l'industrie de la santé et du lait, originaires de Jinan, une ville jumelée avec Rennes. Pour les accueillir, des personnes issues des chambres d'agriculture et de commerce ou du Space.
La délégation a visité une exploitation laitière et le laboratoire interprofessionnel d'Ille-et-Vilaine. « Le sanitaire est une problématique importante en Chine et nous sommes impressionnés par les systèmes de contrôle que nous découvrons ici », précise Liu Jianyuan, dirigeant d'une entreprise d'État (Shandong Hi-Speen).
Des sujets tabous
Le sujet de la qualité des poudres de lait infantile est tabou. « Nous maîtrisons la qualité sanitaire de nos produits. Seule manque la méthode pour assurer la traçabilité. » On ne saura pas si ces Chinois sont venus chercher des partenaires, des fournisseurs ou des technologies. L'interview est close quand ils le décident, indépendamment de la pertinence des réponses.
Si la volonté des Chinois de rester fidèles à leur culture se comprend, celle des Français, prêts à tout pour ne pas les froisser, est plus étonnante. Méfiance tout de même. Car deux gros projets industriels laitiers sont en cours dans l'Ouest. On est loin du simple acheteur de poudre. S'agira-t-il d'îlots chinois dans nos campagnes ? Ou les coopératives françaises impliquées sauront-elles garder leur âme dans cette aventure ?
PASCALE LE CANN.
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