La force du réseau européen EDF(1) réside dans la possibilité qu'il offre de partager ses expériences.
Plus de 300 éleveurs membres du réseau EDF se sont retrouvés, fin juin en Suède, pour leur congrès annuel. L'objectif de ce réseau est de permettre aux éleveurs de progresser dans leur métier grâce aux présentations, aux visites d'élevages, et surtout aux échanges entre eux. Une vision défendue par la nouvelle présidente, Katrine Lecornu, une éleveuse d'origine norvégienne installée en Normandie. « EDF nous donne l'opportunité de partager différents points de vue sur la filière laitière. Cela peut être déroutant au début, mais c'est un excellent moyen d'analyser les atouts et les points faibles de son exploitation », précise-t-elle.
La clé de ces échanges réside dans la comparaison des coûts de production. Les membres du réseau s'engagent à transmettre leurs résultats économiques, ce qui permet de les comparer. L'analyse des chiffres de 2012 montre que seulement 27 % des éleveurs dégagent un profit après avoir rémunéré le capital et le travail au prix du marché. Si l'on intègre les aides directes européennes, 17 % d'exploitations supplémentaires y parviennent. Mais une majorité d'élevages dégagent un revenu pour la famille, en rémunérant la main-d'oeuvre en dessous des prix du marché. Ceci montre bien l'enjeu d'une amélioration de la productivité du travail.
Avantage au « low cost »
On trouve des élevages rentables partout. Mais l'Irlande et le Royaume-Uni, forts de leurs systèmes low cost, sont régulièrement les mieux classés. L'analyse d'EDF montre que les grosses structures commencent à dégager du profit avec des prix du lait plus faibles que les petites exploitations familiales. Cependant, elles souffrent plus lorsque le prix du lait plonge. De là à penser que les petites exploitations sont mieux armées face à la volatilité des prix... Une piste de réflexion à creuser.
P. LE CANN
(1) European Dairy Farmers.
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